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29 décembre 2011

Les Pauzat en Espagne

Penchons-nous, cette fois-ci, sur les PAUZAT ayant vécu en Espagne et tentons de comprendre les raisons de leurs parcours « tras los Pirineos » [1].
La proximité de la frontière espagnole avec le berceau béarnais laisserait penser qu’il y ait de nombreux PAUZAT ayant tenté l’aventure. En fait, leur nombre est relativement peu important. Je pense qu’une partie n’ait fait que séjourner temporairement dans ce pays, pour une ou plusieurs saisons et sont retournés régulièrement chez eux. Pour les autres, nous n’en avons pas encore trouvé de traces tangibles, hors ceux énumérés ci-dessous, correspondant à la période de 1790 à 1916 environ et dont leurs parcours possèdent encore une grande part de mystère.

Zuñigà/Pampelune : Le premier personnage découvert est Jean-Baptiste PAUZAT-ZUNIGA[2], personnage déjà traité sur ce blog, dont l’histoire est sans doute digne d’un roman et dont le chemin passe a priori par l’Espagne, mais aussi par Veracruz au Mexique, pour terminer à Bordeaux, où il sera armateur, consul de ce dernier pays et où il décédera en 1839.

Valladolid : Le second, découvert récemment est Tecla[3] PAUZAT BAYLONG dont les seules informations connues indiquent que cette femme fut l'ultime compagne du peintre espagnol Serafín AVENDAÑO[4] qui vécut à Gênes, voyagea dans de nombreux pays dont la France, avant de rentrer en Espagne à Valladolid vers la fin de sa vie (période probable : 1910-1916). I l eut une fille Anita, dont on ne sait pas si Tecla est la mère.

Madrid : Le troisième est Bernardo PAUZAT dont la seule preuve d’existence, à ce jour, est de figurer comme destinataire d’une carte postale que mon grand-père Jean Sylvain PAUZAT est sensé avoir voulu lui envoyer.
En fait, il existe deux cartes postales[5] ayant en commun :
au recto : une photo de mon grand-père, très jeune[6], en livrée de chauffeur d’une voiture qui semble être immatriculée en Espagne dans la province de Madrid (plaque minéralogique M241).
vers 1912, Jean Sylvain Pauzat au volant d'une voiture immatriculée M241
Au verso, ces deux cartes ont le cachet d’une société indiquant "FYLABA" et dessous  "Mesón de Paredes, 33". Cette dernière information donne l’adresse d’une rue à Madrid qui existe encore aujourd’hui.
Par contre, ces deux cartes postales ont des destinataires différents :
dans l’une, ce dernier est : « Señor Bernardo PAUZAT Inspector de Exploitation » et il n’y a pas de message.
Dans la seconde, figure le nom de ma grand-mère à une adresse « calle Espartiñas » située, elle aussi, à Madrid dans un quartier proche de la précédente où, il semble logique qu’elle et son mari durent loger. Étant donné qu’ils se sont mariés à Paris en 1915, cette carte devrait être écrite après cette date. Par contre, la photo semble dater d’avant le service militaire de mon grand-père, soit avant 1913.
verso des deux cartes postales, dont l'une adressée à Bernardo Pauzat
Finalement, on peut se demander, à partir de ces deux cartes postales ayant un lien avec Madrid :
Qui est ce Bernardo? Est-ce un Bernard PAUZAT expatrié ou un descendant d’un PAUZAT installé en Espagne depuis un certain temps et dont le prénom a été hispanisé ?
Qui était le propriétaire de cette voiture, celui de la villa Bergerie à Biarritz dont mon grand-père était le chauffeur ?
Ce dernier avait-il un lien de parenté avec ce Bernardo PAUZAT qui vivait alors à Madrid et qui était a priori Inspecteur d'exploitation d’une société ...?

Madrid : Le quatrième connu est Jean Charles Marie PAUZAT, né à Féas (Béarn) le 18 mai 1890, de père inconnu et de Marie Thérèse Amélie PAUZAT. Son grand-père est Pierre Auxence PAUZAT, notaire à Féas.
En 1910, il est domicilié lui aussi à Madrid et secrétaire de mairie ! Cependant, il a la nationalité française, car appelé pour faire son service militaire en France, il est renvoyé dans ses foyers le 8 novembre 1913 (enfant unique, il est déclaré soutien de famille).
Le 2 août 1914, lors de la déclaration de la guerre à l’Allemagne, il est cependant rappelé lors de la mobilisation générale. Il sera fait prisonnier en 1918.
Après la fin de la guerre, il est nommé facteur auxiliaire de l’administration des postes des Basses Pyrénées à Féas le 1 mai 1922. On ne sait pas s’i y est décédé ou s’il est parti vivre ailleurs.

Tarragone : Enfin, le dernier est une femme : Maria PAUSA, célibataire, ménagère, née en Espagne à Tarragone en 1848, habitant le faubourg Marceau dans la banlieue de Sidi Bel Abbes en Algérie où elle décède à l'âge de 40 ans. Son acte de décès du 14-11-1888 n’indique pas le nom des parents. Son appartenance avec le patronyme PAUSAT/PAUZAT n’est donc pas vérifiée.

En conclusion, existait-il un noyau de PAUZAT en Espagne et plus particulièrement à Madrid au début du 20e siècle ? Curieusement, à cette époque, on y croise plusieurs individus dont le lien entre eux n’est pas établi, en particulier autour de ce Bernardo PAUZAT.
Aussi, tout contemporain, lecteur de ce blog, ayant connaissance d’une partie manquante de ce puzzle est le bienvenu, de même pour m’indiquer un début de piste à suivre. Merci d’avance de me contacter pour participer à cette recherche.


[1] Rappelons que « L'Espagne a été la première et principale destination de l'émigration béarnaise. Au 18e siècle, des béarnais résident en Aragon ou en Navarre toutes proches, mais aussi dans des provinces plus lointaines, comme l'Andalousie ou à Valence.
[2] Voir les articles de ce blog qui lui sont dédiés, depuis octobre 2010. La piste du village de Zuñigà en Navarre, initialement privilégiée, puis abandonnée, semble reprendre de la vigueur, suite à la découverte de l’existence d’un « passeport de Pampelune » qui laisse penser qu’il y a bien un lien entre ce village (situé à 71 km de Pampelune) et lui.
[3] Prénom féminin ancien, d’origine italienne, usité seulement durant la première moitié du 20e siècle. Ce peintre aurait-il connu Tecla en Italie lors de son séjour à Gêne ?
[4] Peintre espagnol né à Vigo en 1838 - décès à Valladolid en 1916.
[5] La carte postale destinée à la correspondance, directement affranchie, a été inventée à la fin du 19ème siècle par un prussien. Reprise en France un peu plus tard et illustrée par une photo personnalisée de son choix, elle aura un succès foudroyant qui durera jusqu’après la première guerre mondiale.
[6] Probablement entre 1910 et 1912, à cette époque il avait entre 18 et 20 ans et était chauffeur à la Villa Bergerie, Quartier du Gaz à Biarritz.

15 décembre 2011

Jean Pauzat, lieutenant dans l'artillerie à cheval de la Garde Impériale, meurt au cours de la bataille de Wagram.

(informations provenant du site d’art militaire et souvenirs historiques de Bertrand MALVAUX)

Dernière victime des conflits français ajoutée dans mon article précédent[1], Jean PAUZAT a vécu durant la période révolutionnaire en y prenant une part active jusqu’à son décès lors de la bataille de Wagram[2], en juillet 1809 à l’âge de 32 ans.

Né le 3 mars 1777 à Saint-André de Cubzac en Gironde, il s’engagea comme volontaire dans le 16e bataillon du Bec d’Ambès le 1er septembre 1792 (soit, si l’information est exacte à l’âge de 15½ ans !) et participa aux guerres civiles de 1792 et 1793 en Vendée[3].
En juin 1794, il est incorporé dans le 7e Régiment d’Artillerie à cheval[4] et servit à l’armée des Pyrénées occidentales pendant trois ans.

Artillerie à cheval














Revenu en France, il participa au début de la guerre de l’an VI en Italie[5] où il partit en mai 1798 avec l’armée d’Orient en tant que fourrier[6]. En mai 1800, il obtint le grade de maréchal des logis-chef. Le 21 mars 1801, lors de la bataille d’Alexandrie, après avoir eu deux chevaux tués sous lui, il prit la place de l'un de ses camarades qui venait d'être blessé et continua de combattre avec la plus grande intrépidité ; sa conduite lors de cette journée lui valu une grenade d'honneur[7] que le premier consul lui décerna par arrêté du 18 pluviôse an XI ( 7 février 1803). Le 2 juin 1804, il est nommé adjudant sous-officier. Le 1 mai 1806, il passe lieutenant en second dans l'artillerie à cheval de la garde impériale; le 29 août 1808, il fut nommé lieutenant en premier et fit en cette qualité la campagne de 1808 en Espagne. Il mourut, les armes à la main, le 6 juillet 1809, sur le champ de bataille de Wagram.

Régiment d'artillerie française et à droite, brevet d'honneur de Jean PAUZAT










J’ignore, à ce jour, les origines de Jean PAUZAT. Cependant, il semble vraisemblable que sa famille est issue du berceau « Guyenne ». La lecture de son acte de naissance pourra seul nous informer sur ses ascendants.
Nous savons qu’il a consacré sa vie à la carrière militaire à un moment, où la France fut entraînée dans de nombreux conflits. Son décès à Wagram l’empêchera de connaître la fin des guerres napoléoniennes et leurs épilogues tragiques. Son parcours me fait penser à un livre très ancien « récits de la vieille France[8] » d’Alfred ASSOLLANT, édité en 1889 et qui fut remis à l’un de mes oncles, quatre ans plus tard, comme prix d’orthographe, de géographie et d’instruction morale et civique. Il retrace le parcours de François Buchamor, parcours étrangement semblable à celui de Jean Pauzat et sans doute de beaucoup d’autres dont nous ne connaîtrons jamais l’histoire.



[1] Voir l’article consacré aux Pauzat morts lors des conflits
[2] Celle-ci se déroula autour de l’île de Lobau sur le Danube les 5 et 6 juillet 1809 et eu pour résultat la victoire de la Grande Armée française sur l’armée autrichienne dirigée par l’archiduc Charles.
Napoléon fit préparer son attaque, notamment les ponts et les positions d’artillerie, car il désirait engager cette bataille avant l’arrivée des troupes de l’archiduc Jean qui venait en renfort à marche forcée depuis l’Italie. La bataille de Wagram fit près de 11000 tués répartis de manière relativement égale entre les deux camps et presque 50000 blessés. Elle décida de la fin de la guerre de la cinquième coalition.[3] La guerre de Vendée est le nom donné à la guerre civile qui opposa partisans (bleus) et adversaires (blancs) du mouvement révolutionnaire dans l'Ouest de la France, entre l'An I et l'An IV(1793 et 1796) au cours de la Révolution française, et plus particulièrement pendant la Première République.
[4] Toutes les compagnies d'artillerie à cheval seront réunies en régiments en 1794. L‘artillerie montée permet d’être mise en position et en batterie beaucoup plus rapidement. Ce sera un avantage décisif pour les armées de la République.
[5] Bonaparte partit le 11 mars 1796 (21 ventôse de l’an IV) rejoindre l’armée d’Italie dont il avait reçu le commandement en chef le 2 mars.
[6] Sous-officier responsable du cantonnement des troupes et du couchage ainsi que de la distribution des vivres et des vêtements.
[7] Récompense assez rare, puisque seulement environ 120 « grenades d’or » furent distribuées
[8] Ouvrage passé dans le domaine public, dont le texte est disponible sur internet : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68578f.pdf

24 novembre 2011

Les Pauzat morts ou blessés durant les conflits armés de la France

Il y a quelques jours, la France a commémoré la fin de la Première Guerre mondiale. Il me semble intéressant, qu’à notre tour, nous jetions un regard sur les PAUZAT morts ou blessés durant les conflits auxquels notre pays a dû faire face et plus particulièrement celui de 14/18, le plus coûteux en vie, par lequel nous commencerons.

levée en masse des Français contre l'invasion étrangère en 1972 et, 

à droite, les mobilisés Parisiens devant la gare de l'Est, le 2 août 1914

L’Allemagne à déclaré la guerre à la France le 3 août 1914 et déjà le 25 du même mois, un premier PAUZAT trouve la mort :
Jean-François PAUZAT (berceau limousin), né le 07 février 1889 à Paris (11e), marié à Claire Berthelot en 1913, recruté à Dijon comme soldat 2e classe au 109e Régiment d'Infanterie, 11e Compagnie. Il disparaît le 28 août 1914 au cours d'un combat dans les Vosges. Jugement du décès transmis à la famille de sa femme à Precy-sous-Thil (21390 Côte d'Or), où il figure sur le Monument aux Morts.

Quelque temps après, en septembre de la même année, se déroule l’épopée des « taxis de la Marne » et c’est durant cet épisode de la guerre que décédera le second PAUZAT :
Louis PAUZAT (berceau limousin) , né le 17 mai 1892 à Ladignac-le-Long, recruté à Limoges comme 2e classe au 63e Régiment d'Infanterie, 8e Compagnie. Il est tué à l'ennemi à St Léonard (51500 - Marne) le 26 septembre. Il figure sur une plaque commémorative de Ladignac-le-Long et sur le Monument aux Morts.

À la fin de l’année 1914, exactement en novembre, le front se stabilise de la mer du Nord à la Suisse et les armées s’enterrent sur 780 km ! C’est le début de la guerre des tranchées. L’année suivante, pour secourir l’armée russe, la flotte franco-anglaise a tenté en vain de forcer les Dardanelles, détroits tenus par les Turcs, alliés des Allemands depuis octobre 1914. C’est au cours de ce conflit que décédera le troisième PAUZAT:
Étienne, Octave PAUZAT (berceau inconnu) , né le 21 septembre 1889 à Cénac, décède à Sed-Ul-Balor en Turquie le 28 avril 1915, suite de ses blessures. Il avait été recruté à Bordeaux comme soldat au 175e Régiment d'Infanterie, 10e Compagnie. Il figure sur le Monument aux Morts de Cénac en Gironde.

En septembre-octobre de la même année, l’offensive franco-anglaise en Champagne se traduit par des pertes effroyables dans le camp allié : entre mai et octobre, cette stratégie de « grignotage » coûte à l’armée française 348.00 morts et deux fois plus de blessés !
En février 1916, les Allemands qui veulent « saigner à blanc l’armée française » déclenchent une offensive à Verdun qui durera cinq mois. Dans un réseau inextricable de tranchées et de boyaux, les troupes françaises et allemandes vivront « l’enfer de Verdun ». Durant cette phase du conflit décédera le quatrième PAUZAT:
Henri PAUZAT (berceau limousin), né le 28 juillet 1885 à Lubersac (Corrèze), caporal 19e Cie, 211e régiment d'infanterie, recruté à Brives, décède au combat, disparu, le 6 mars 1916 à Forges-sur-Meuse. Il figure au Monument aux Morts de Lubersac.

En décembre 1916, la bataille de Verdun est terminée. Elle aura coûté, en morts et blessés des deux camps, un total d’un peu plus d’un million d’hommes ! Mais cette boucherie n’est pas terminée, en avril 1917 de nouvelles offensives entre l’Oise et Reims ont lieu (30.000 morts et 80.000 blessés en deux jours, côté français), c’est le Chemin des Dames (16-19 avril). Au cours de cette offensive décéderont le cinquième et le sixième PAUZAT:
Jean PAUZAT (berceau inconnu), né le 4 décembre 1889 à Miramont de Guyenne (Lot-et-Garonne), recruté à Marmande, maître-pointeur au 18e Régiment d'Artillerie, 3e Bataillon, tué à l'ennemi à Moronvilliers durant la grande offensive connue sous le nom "d'offensive Nivelle" qui commença le 16 avril 1917. Il figure au Monument aux Morts et au Carré des corps restitués de sa ville natale.
Jean-Louis PAUSAT (berceau béarnais), né le 3 mai 1879 à Lanne-en-Barétous (Pyrénées atlantiques), incorporé le 14-11-1902, puis mobilisé le 2-8-1914 comme caporal, blessé le 27 mars 1916, disparu le 5 mai 1917 au Chemin des Dames. Il figure sur le Monument aux Morts de Lanne-en-Barétous.

Quelques mois plus tard, les mutineries de mai et juin dues à la lassitude générale et aux échecs de ces offensives étant maîtrisées, ces attaques inutilement meurtrières sont stoppées. Cependant le conflit durera autour de Verdun jusqu’à la fin de l’année. C’est durant cette période que trois PAUZAT supplémentaires trouveront la mort.
Auguste PAUZAT (berceau limousin), né le 20 octobre 1897 à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), recruté à Brive comme 2e classe au 219e Régiment d'Infanterie, 22e Compagnie, sera tué à l'ennemi à la bataille de la Marne à St-Quentin, le 28 juillet 1917.
Jean, Émile PAUZAT (berceau limousin), né le 29 novembre 1897 à Ladignac-le-Long (Haute-Vienne), recruté à Brive comme canonnier, conducteur au 34e Régiment d'Artillerie de Campagne, sera tué à l'ennemi au bois 167, au NE de St Hilaire-le-Grand, le 7 septembre 1917. Il est inhumé (tombe individuelle n°1900) dans la Marne à Jonchery-sur-Suippes (nécropole nationale), et il a une plaque commémorative et figure au Monument aux Morts à Ladignac-le-Long.
Augustin PAUZAT (berceau limousin), né le 9 septembre 1891 à Ladignac-le-Long (Haute-Vienne), recruté à Brive, brigadier au 20e Régiment de Dragons, 4e escadron, décède le 2 décembre 1917, suite à des éclats d'obus à la tête et au cœur dans les tranchées de Folembray, il a une plaque commémorative à Ladignac-le-Long.

En mars 1918, les combats en Russie s’étant arrêtés, les Allemands récupèrent leurs divisions situées sur ce front et lancent quatre offensives de la Flandre à la Champagne qui surprennent les armées françaises et anglaises. Les Allemands parviennent à 65 km de Paris. C’est dans ce contexte que le dernier PAUZAT, moins de six mois avant la fin de la guerre, décédera. C’est le 10e PAUZAT mort durant ce conflit.
Jean-Louis PAUZAT (berceau béarnais), né le 4 avril 1886 à Arette (Pyrénées atlantiques), maçon, recruté à Pau en 1907, classé préposé douanier à Villerput (54) en 1912, mobilisé comme caporal à la 13e Cie du 289e régiment d'infanterie. Il décédera des suites de ses blessures dans l’ambulance le 2 juin 1918 à Pierrefonds (Oise) - acte de décès transcrit à Villerupt (54-Meurthe et Moselle) - figure sur le monument aux morts d'Arette et de Villerupt et au Carré militaire de Pierrefonds.

En juillet 1918, les renforts américains donnent aux alliés une supériorité numérique. La contre-offensive générale obligera les Allemands à se replier. Le 11 novembre 1918, les Allemands signent l’armistice qui aboutira au traité de Versailles le 28 juin 1919. Cependant, un POUZAT[1] clôturera cette liste :
Antoine POUZAT (berceau Limousin), né le 7 février 1888 à St-Pourcain-sur-Sioule (Allier), recruté à Montluçon en 1908, sergent au 5e régiment d'infanterie coloniale. Il décédera des suites de ses blessures à l’hôpital de Louppy-sur-Meuse le 22 novembre 1918, soit 11 jours après l’armistice.

Avant de conclure, citons pour les autres conflits, ceux connus et répertoriés :
Barthélémy PAUZAT (berceau Languedoc), né à Marseille le 21 août 1771, tué « par les nègres en Martinique » vers 1790[2].
François Barthélémy PAUZAT (berceau Languedoc), né à Marseille le 4 janvier 1773, frère du précédent, tué à Paris lors de l’assaut des Tuileries le 10 août 1792[3].
Honoré Barthélémy PAUZAT (berceau Languedoc), né à Marseille le 20 septembre 1776, frère des précédents, « tué aux frontières » le 7 octobre 1789.[4]
Ambroise PAUZAT (berceau béarnais), né à Arette le 23 novembre 1821, blessé au début des années 40 (occupation de l’Algérie[5] ?), ce qui lui vaudra de toucher une pension, dès le 15 décembre 1843, suite à une blessure et infirmités graves et d’occuper la fonction de garde champêtre à Arette (ceci ne l’empêchera pas de se marier en 1845 et d’avoir, semble-t-il, 13 enfants dont seulement 9 sont recensés aujourd’hui !).

défense du fort de Mazagan (Algérie) en février 1840

Nous ne trouvons aucun PAUZAT (a priori) décédé au cours des guerres de 1870 et de 1940-45. Par contre, ajoutons à cette liste :
- un PAUZAT (prénom inconnu), lieutenant faisant partie de la Vieille Garde, mort durant la bataille de Wagram en 1809, nouveau : voir l'article suivant du 15 décembre qui lui est dédié.
Gaston, André PAUZAT (berceau Périgord), né le 26-12-1925 à Paris (réf. SGA / Mémoire des hommes),  soldat 2ème classe, à la demi brigade parachutistes SAS, mort le 07-09-1947 durant la «guerre d’Indochine» (1945-1954).

Les faits qui sont cités ci-dessus étant par eux-mêmes suffisamment explicites, ne nécessitent aucun commentaire. Rappelons que le bilan humain de la Première Guerre mondiale s'élève à environ 9 millions de morts et environ 8 millions d’invalides, soit environ 6 000 morts par jour !
Je tiens cependant à préciser que les descendants de ces PAUZAT morts pour la France, s’ils le souhaitent, peuvent me communiquer toutes informations supplémentaires ou corrections éventuelles qu’ils jugeront utiles, que je prendrai en compte sur le site « geneapauzat » dédié à nos ancêtres. Je serai en effet heureux de pouvoir leur consacrer une page spéciale et d’y présenter tout document et/ou photo qu’ils me confieront.

[1] Voir sur ce blog, l’article du 01 mars 2011 concernant l’affiliation des Pouzat avec ceux portant le patronyme Pauzat
[2] Le 18 octobre 1790 eut lieu une insurrection des nègres en Martinique
[3] Voir l’article du 01/08/2011 sur ce blog
[4] Cette date semble prématurée par rapport aux évènements situés « aux frontières » qui eurent lieu en 1792, lors de la guerre avec l’Autriche (ultimatum austro-prussien).
[5] Le 1er bataillon d’Afrique, défendit le fort de Mazagran, près de Mostaganem (Algérie) les 3, 4, 5 et 6 février 1840 contre les attaques de 12000 Arabes commandés par Mustapha Ben Thami, lieutenant d’Abd-El-Kader.

10 novembre 2011

Taxes et impôts au temps de nos ancêtres

En cette période de rigueur, durant laquelle ceux qui nous gouvernent cherchent à renflouer les finances publiques en créant toujours plus de taxes et d'impôts, jetons un bref regard sur le sort qui était réservé à nos ancêtres en ce domaine.
Sous l'Ancien Régime, seul le Tiers état (95% de la population, dont 80% de paysans) était soumis à l'impôt. Les privilégiés, la noblesse et le clergé, n’en payaient pas et de plus, une grande partie de ceux-ci leur était destinée !
Citons pour mémoire, la taille, la dîme, le champart, les banalités, la gabelle, le cens, l’octroi, la corvée, etc. et de nombreux droits … concernant celui de pêche, de fabriquer, transporter et vendre des boissons (vin, bière et alcool), la traversée des rivières (pont ou bac), la succession, etc. 
représentation du Tiers état et paiement du cens au seigneur













Mais revenons sur certains de ces impôts qui méritent notre attention : 
Le cens :
Je cite :« L’une des choses pouvant le plus surprendre les historiens étrangers, c’est sans doute le fait que les cens aient survécu dans certaines régions espagnoles jusqu’au XXIe siècle. De fait, le Code civil catalan autorise encore aujourd’hui ces pratiques ».
Le cens est une redevance payée par des roturiers à leur seigneur. Elle correspond en partie à l'impôt territorial, en partie aussi au fermage. Elle concerne la possession d’une terre, d’une parcelle bâtie dans une ville, d’un moulin ou d’un bac sur une rivière, d’un péage sur un chemin, de têtes de bétail avec un droit de pâturage, mais aussi d’un domaine important comme un prieuré. Le seigneur qui perçoit le cens s’engage en contrepartie à assurer une possession « juste et paisible ».
On pourrait dire que cette redevance s’apparente au leasing actuel, soit sur une durée limitée (ou sur un nombre de générations donné, par exemple la personne qui l’a souscrite et seulement ses enfants), soit perpétuelle de génération en génération.
Exemples contemporains :
C’est ainsi que mon beau-père a dû verser régulièrement cette redevance à un noble pour un bâtiment qu’il lui avait initialement acheté ! Mais ce cens devait être à durée limitée, puisqu’il s’est arrêté avant son décès. Ainsi, malgré que ceci puisse paraître anachronique, il existe des personnes en Catalogne qui payent encore le cens à des marquis et autres familles nobles. Ce résidu médiéval, encore en vigueur, est reconnu par le Code civil catalan, alors qu’il est aboli dans le reste de l’État espagnol. L’année 2007, 27 millions d’euros ont été payés au titre de cens, dans la province de Barcelone.
Citons d’autres exemples[1] : il y a quelque temps, quelqu’un ayant vendu son appartement au village de Sentmenat (Barcelone), découvrit que celui-ci avait la charge d’un cens qu’il dût payer au marquis du lieu (6400 € compris avec d’autres impôts) – en 2002, un autre propriétaire du village de Terrassa (Barcelone) dût payer 2400 € pour un cens !
Heureusement, à la fin de l’Ancien Régime, les paysans français sont parvenus à devenir les véritables propriétaires de la terre qui leur avait été confiée initialement à titre usufruitier et perpétuel et n’ont plus à payer cette redevance. 
pierre de cens utilisée à la paroisse de St-Pierre de Provins








La gabelle[2] 
La gabelle est une taxe sur le sel. À l'époque, le sel était un aliment vital pour la conservation des aliments. Un impôt spécial "monopole royal" fut alors créé : chaque habitant était obligé d'acheter très cher, un minimum de sel par an. Cet impôt était particulièrement détesté. Le sel était entreposé dans des greniers, où la population l'achetait déjà taxé.
Comme pour beaucoup de taxes et d'impôts royaux, le recouvrement de la gabelle est confié à des intermédiaires, la Ferme ou Gabelle, qui avancent leur produit au roi, à charge pour eux de recouvrer les sommes dues par la population. Dans chaque province, ces fermiers généraux, dirigeant les gabelous[3], administrent leur circonscription. La Ferme paie au Roi une somme fixe et, pour tirer le maximum de profit, multiplie les visites domiciliaires et utilise tous les moyens pour parvenir à ses fins. Dans les pays de « grande gabelle », le contribuable n'est pas libre d'acheter la quantité de sel qui lui convient : la Ferme fixe ce qui doit lui être acheté. Cette quantité minimale s'appelle le « Sel de devoir pour le pot et la salière ».
Ceci a engendré naturellement une forte contrebande, celle des « faux-sauniers », des contrebandiers qui allaient acheter, par exemple en Bretagne, sur l'autre rive de la Vilaine, du sel qu'ils revendaient dans le Maine, après l'avoir fait passer en fraude sans payer la gabelle. Ils encouraient la condamnation aux galères s'ils opéraient sans armes, la peine de mort s'ils en avaient. Entre 1730 et 1743, 585 faux-sauniers furent déportés en Nouvelle-France pour aider au peuplement de la colonie. 
les gabelous chez un paysan
Nota : ouvrons une parenthèse pour rappeler que plusieurs PAUZAT, originaires du berceau béarnais, furent douaniers, encore surnommés familièrement de nos jours « gabelous ». Citons :
- Étienne PAUZAT, né le 20 février 1860 à Arette
- Grat PAUZAT, né le 8 novembre 1873 à Arette
- Jean-Pierre PAUZAT, né le 12 juin 1884 à Arette
- Noël René PAUZAT, né le 19 novembre 1895 à Arette

L’octroi :
Droit perçu à l'entrée des villages sur les marchandises les plus importantes et les plus rentables telles que le vin, l'huile, le sucre, le café, etc.
Cette taxe existe encore aujourd’hui : l’UE a donné son feu vert à la France pour appliquer l’octroi de mer jusqu’en 2014. Cette taxe permet aux départements d'outre-mer de protéger leurs productions locales. La Guyane va donc pouvoir élargir sa liste de produits soumis à l’octroi.

Finalement, pour conclure cet article, la copie d’un reçu de 1692, citant un PAUSAT d’Issor à qui on a « affiusat » (octroyer, attribuer, mais aussi : donner en cens) trois journées de « feugar » (couper les fougères, débroussailler) pour la somme de 16 francs, deux journées pour 10 francs et une seule pour 7 francs … à l’époque, il n’y avait pas encore la TVA ! 
reçu donné à un Pauzat d'Issor en 1692
[1] Voir le blog « Portal de cultura catalana »
[2] La gabelle vient d’un mot d’origine arabe KABALA qui signifie taxe
[3] Le gabelou est un synonyme de douanier. Sous l'Ancien Régime, il s'agissait du douanier qui était chargé de collecter l'impôt sur le sel, la « gabelle ». Aujourd'hui encore, ce terme est utilisé pour désigner les douaniers.

25 octobre 2011

À la recherche … de la durée de vie des PAUZAT

Alors que nous vivons une époque privilégiée concernant notre espérance de vie qui n’a jamais été aussi grande, il me semble intéressant de se tourner vers le passé pour examiner ce qu’il en était pour nos ancêtres.

Le nombre d’individus recensé dans la base de données « généalogie des PAUZAT » est actuellement proche des 2000 individus, mais si nous souhaitons en examiner leur durée de vie, leur nombre est plus limité (environ 560), car ne peuvent être pris en compte que ceux dont nous connaissons simultanément les dates de naissance et de décès.
Malgré le nombre faible d’individus dont nous disposons, il est séduisant de tenter « l’aventure mathématique » qui permettrait d’atteindre notre objectif. Il suffit pour cela, de calculer les moyennes d’âge au décès (en effectuant la somme des âges et en divisant ce résultat par le nombre d’individus).
Mais si les mathématiques sont une science exacte, ceci ne garantit pas la pertinence de ses résultats, tout dépend des valeurs et des hypothèses initiales, en particulier, quand on effectue des opérations sur les âges d’une population.
C’est ainsi que devant l’incohérence de certains de mes résultats, j’ai découvert que mon objectif était irréaliste. L’explication de l’impossibilité de trouver un résultat satisfaisant dans la recherche de l’évolution de la durée de vie d’une population donnée est expliquée dans le livre de Baehrel René : « Stastitique et démographie historique : la mortalité sous l'ancien régime. Remarques inquiètes. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 12e année, N. 1, 1957. pp. 85-98 ». Cet ouvrage dont l’extrait qui nous intéresse est visible sur le Net ( www.persee.fr/web/.../ahess_0395-2649_1957_num_12_1_2603), dénonce les résultats trompeurs des méthodes statistiques portant sur le calcul de l’évolution de la mortalité dans une population donnée et explique la cause des erreurs inhérentes à de telles méthodes :
« … Il eût mieux valu ne pas commencer, car statistiquement parlant, l'âge moyen au décès n'a pas de sens. C'est la statistique graphique, une fois de plus, qui montre la vanité de ces opérations ».
Ainsi, en entreprenant cette recherche, je n’ai pas découvert ce que je cherchais initialement, mais j’aurais appris les limites des statistiques en démographie. J’aurai donc pu ne pas diffuser cet article, mais … autant que vous partagiez avec moi cette aventure.
En voici donc le contenu :
1- Évaluation de la durée de vie : à partir de la moyenne de durée de vie de ces 560 individus, sur des périodes successives de 50 ans.
Le graphique ci-dessous, erratique[1], est indiqué ici à titre de curiosité.

Seule la dernière période (première moitié du 20e siècle) semble proche de la réalité.
2- Pyramide des âges : au moment du décès.
Ce calcul est réalisé sur l’ensemble des individus des deux sexes, nés sous l’Ancien Régime, et même si ce résultat n’est pas rigoureusement exact (seulement 325 individus), il est cependant suffisamment représentatif pour dégager les spécificités propres à cette époque.
Voir le graphique ci-dessous[2]
Cette pyramide classique en courbe de Gauss[3] se différencie de celle qui nous est propre, essentiellement, par la mortalité infantile et aussi par l’âge maximum d’espérance de vie qui est bien inférieur à celui actuel.
On peut lire que sous l’Ancien Régime :
« La mortalité ordinaire est marquée par les taux très importants de mortalité juvénile et infantile. Près de la moitié des enfants meurt avant l'âge adulte. La moitié de ces enfants trouve la mort avant un an, souvent les premiers jours ou premières semaines après la naissance. Les maladies de l'enfance (rougeole, rubéole, varicelle, oreillons, coqueluche) sont souvent mortelles. Les enfants sont aussi touchés par les accidents, les parents ne pouvant pas les surveiller: noyades, piétinements par les animaux, insolations, etc.
Une fois l'âge adulte atteint, un individu peut espérer vivre quarante ans. Un quinquagénaire est déjà un vieillard. La mortalité des femmes en couches est de 1 à 2 %, taux faible, mais non négligeable, un peu plus élevé que celui de la mortalité par les accidents du travail chez les hommes. Hommes et femmes sont égaux devant les maladies : rage, affections pulmonaires, tumeurs cancéreuses... On vit en moyenne plus longtemps dans les milieux aisés que dans les milieux pauvres, grâce à une meilleure nutrition, la possibilité de déménager et un habitat plus confortable (pas d'entassement dans les quartiers insalubres)… Au XVIIIe siècle, l'ombre de la mort recule, elle devient moins obsédante. La mortalité infantile diminue, sans qu'il faille pour autant exagérer ce phénomène : au début du XIXe siècle, l'espérance de vie des Français est de 36 ans »[4].

En conclusion, la recherche de l’évolution de la durée de vie de nos ancêtres est à appréhender avec prudence et modestie. L’absence de fiabilité de ces calculs nous empêche, à notre échelle, de savoir si les PAUZAT vivaient plus ou moins longtemps que la moyenne de leurs contemporains et si les fluctuations de ces durées de vie étaient en adéquation avec les évènements historiques de leurs époques (guerre, famine, épidémie ou a contrario, récolte abondante, période de paix, ..). Laissons donc aux démographes le choix de la méthode et le soin de manipuler ces statistiques. 


[1] Instable, inconstant, imprévisible
[2] Habituellement, cette pyramide est représentée verticalement en séparant les deux sexes et s’applique à la population vivante.
[3] Carl Friedrich Gauss (1777-1855) est un mathématicien, physicien et astronome allemand. On doit notamment à cet important et prolifique savant la loi de Gauss ou loi normale donnant la probabilité d’une variable aléatoire continue et dont la courbe de distribution a la forme d’une cloche.
[4] La population française sous l'Ancien Régime, Auteur : Belisaire

5 octobre 2011

Testament du laboureur Jean PAUSAT d’Issor, le 19 décembre 1781

Qui est Jean PAUZAT ?
Il est né à Issor (Béarn) vers 1710. Il s’est marié avec Marie SAFFORES MEYVILLE de Ste Marie (commune d’Oloron) le 10 janvier 1733 et il est, sans doute, décédé début 1782, quelques jours après avoir dicté ses dernières volontés.
Il eut treize enfants dont cinq moururent en bas âge.
Il est le seul fils connu de Jean PAUZAT, lui aussi laboureur à Issor, et de Marie Jeanne DUCOUT (ses parents, mariés à Issor le 21 janvier 1707, voir l’arbre les concernant sur le site geneapauzat), ces derniers étant les ultimes ascendants connus et confirmés de la branche principale du berceau béarnais, dont de nombreux PAUZAT contemporains sont les descendants.

Voici des extraits du testament de Jean PAUZAT formulé devant son notaire le 19 décembre 1781[1] :
 Capacité du testataire :
« Par-devant moi, Notaire Royal, et témoins ici-bas nommés, a été présent Jean PAUSAT, laboureur du présent lieu d’Issor, lequel étant dans son lit, malade, possédant néanmoins son bon sens, mémoire et entendement, considérant qu’il doit mourir, a voulu régler ses affaires temporelles et par le présent testament déclarer son unique et dernière volonté, cassant, annulant et révoquant tous autres testaments, codicilles[2] ou donations qu’il avait pu avoir faits avant ce jour, voulant que le présent …. exécuté.
Considérations religieuses :
Premièrement, recommande son âme à Dieu, père, fils et St esprit, suppliant très humblement cette divine et adorable trinité par l’intercession de la très Ste vierge et de tous les Saints de vouloir le recevoir dans la gloire céleste pour y jouir de la félicité éternelle.
Item, a dit ledit testateur qu’il veut que son cadavre soit inhumé dans le cimetière de l’église St Jean l’évangéliste dudit présent lieu, que les honneurs funèbres soient faits avec la décence convenable et qu’immédiatement après son décès, il soit célébré le nombre de cent messes pour le repos de son âme, par les soins de son héritier ici-bas nommé, et par tous prêtres qu’il lui plaira de choisir ;
Item, a dit en tant que testateur, qu’il laisse et lègue à la Confrérie du St Sacrement du présent lieu, une somme de douze livres que son héritier remettra en main au trésorier de ladite Confrérie ;
Ledit testateur a dit qui son héritier ici-bas nommé fera des aumônes aux pauvres de la paroisse, et à cet égard, il  s’en rapportera à sa conscience et à sa probité.
La famille :
Item, a dit ledit testateur, que de son mariage avec Marie MEYVILLE de Ste Marie, décédée il y a environ dix ans, il a plu à Dieu lui donner plusieurs enfants, dont sept sont encore en vie, à savoir quatre garçons et trois filles, le premier des garçons appelé Jean, le second Bernard, marié à POUEYMIRON du lieu d’Angous, le troisième aussi Jean, marié à BAYRES d’Arette et le quatrième aussi Jean, marié à SALLENAVE du dit lieu d’Arette, la première des filles appelée Marie, mariée à PIQUET du dit lieu d’Issor, la seconde Marie Jeanne mariée à ANCHOU du hameau[3] du même lieu, et l’autre de ces filles appelées Catherine ;
Item, a dit ledit testateur, qu’il avait un autre fils appelé Gabriel qui fut fait prêtre et qui est mort vicaire d’Escou, il y a environ neuf mois, auprès duquel la dite Catherine, sa fille, s’était retirée depuis environ huit ans.
Le cas du futur Pauzat-Zúñiga :
Item, a dit ledit testateur, qu’il laisse et lègue à Jean-Baptiste Pausat[4], son petit-fils, une somme de soixante-quinze livres, au-delà des droits de légitime qui pourront lui …….. ;
L’héritier :
Enfin, ledit testateur a dit qu’il institue pour son héritier …. de tous ses biens présents et à venir, ledit Jean Pausat, son fils aîné, à la charge par lui d’exécuter en tous …. le présent testament ; et de légitimes les enfants issus de son mariage avec Catherine Beyeye et petits-fils audit testateur, en bon père de famille, s’en rapportant aussi à cet égard à sa prudence, et après avoir lu et relu ledit présent testament au dit testateur, il y a …. contenant sa dernière volonté fait ce jour au dit lieu d’Issor et au chevet du dit testateur, le dix-neuf décembre mille sept cent quatre-vingt-un.
Les témoins et signataires :
Présents et témoins Jean DARREQ …. laboureur, Jean TARRION dit Pacou cabaretier , Jean PACHEU, Laurent PATIE dit Traille tisserand du même lieu et moi Pierre CAUHAPÉ[5], notaire royal de la vallée de Barétous qui le …..retenu et signé avec les témoins, le testateur ayant déclaré ne pouvoir à cause de sa faiblesse, ….. ».

Comme je l’avais précédemment indiqué, il est curieux que Jean PAUZAT lègue, ponctuellement, à un seul de ses quatre petits-fils (le cadet de son fils aîné, le futur Jean-Baptiste Pauzat-Zúñiga, voir la « branche Beyeye » sur le site geneapauzat), une somme de soixante-quinze livres, alors que ce dernier n’a encore que onze ans !
Son projet de vie était-il déjà fixé, émigrer vers l’Espagne ou le Mexique (lieu encore indéterminé, voir sur ce blog, les articles le concernant) et y faire le début de sa fortune ?


[1] Voir l’article du 20 septembre 2011 sur les notaires en France sous l’Ancien Régime.
[2] Acte postérieur ajouté à un testament pour le modifier, le compléter ou l’annuler.
[3] Groupe isolé de maisons à la campagne, éloigné du bourg (agglomération centrale du village).
[4] Il s’agit probablement du celui qui se fera appeler plus tard J-B PAUZAT ZUNIGA, voir sur ce blog, les articles antérieurs qui lui sont consacrés.

[5] Pierre CAUHAPÉ a succédé à son père en 1771 comme notaire royal jusqu’en 1807. C’est son fils Guillaume qui lui succédera à Aramits jusqu’en 1845, exemple de trois générations occupant la même fonction

29 septembre 2011

Survivance du surnom ou coutume ancestrale en voie de disparition ?

Dans l’un des premiers articles de ce blog, j’envisageais une hypothèse sur la naissance de notre patronyme, héritage du surnom donné à l’un de nos ancêtres[1].
Ce surnom, devenu nom de la famille, fut officialisé par l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, et notre patronyme actuel en est l’héritage, conservé ou modifié au cours des transcriptions intervenues jusqu’à nos jours.
La découverte d’un manuscrit catalan[2] faisant le point dans les années 1940 des surnoms (350) donnés aux habitants d’un même village (Castello d’Empuries, en Ampurdan-Catalogne Sud), m’a permis de mettre en lumière ce qui a pu se produire de façon systématique en Occitanie depuis le Moyen-âge.  
Il faut d’abord indiquer que les surnoms de ce village catalan sont encore en vigueur, en sus du patronyme officiel, mais cette coutume est en voie de disparition car les générations nouvelles les ignorent. Seuls les « anciens » les utilisent encore entre eux.
IL ne s’agit donc pas du premier processus enclenché vers le 11e siècle[3], mais d’un autre similaire qui s’est ajouté au précédent, simplement représentatif d’une constante dans les relations humaines consistant à affubler quelqu’un d’un surnom ou encore d’un sobriquet, donc à caractère péjoratif, et que l’on retrouve encore aujourd’hui, par exemple, pour certaines personnalités ou pour des professeurs dans les établissements scolaires (je me souviens du surnom « biquette » donné dans mon école à l’un de ses responsables parce qu’il portait un bouc) .

Ainsi, on trouve dans ce document (en catalan), entre autres, les surnoms ci-dessous. On y remarque des noms de métiers, d’animaux et .. des « traits de caractère ». Il faut noter que ce surnom (comme par le passé) désignait la « maison », celle qui regroupait, de génération en génération, la famille. On disait : « chez untel », c’est-à-dire « can untel » en catalan, « etche untel »l en basque, etc .  :
-          Divendres : Vendredi, surnom donné au grand-père de mon épouse, parce que l’un de ses ancêtres attendait le vendredi de certaines phases de la lune pour planter dans son potager.
-          la Catrina Grassa : la grosse Catherine
-          la Xica Patatas : la petite patate
-          Mico : singe
-          Poca-roba : peu habillé
-          Bonminyó : mignon, « le bon Dieu sans confession »
-          Cama bruta : jambe salle
-          Titella : marionnette
-          Cul de ferro : cul en fer
-          Frare : frère (religieux)
-          Canari : canari (oiseau)
-          Misses : messes
-          Rossinyol : rossignol (oiseau), surnom donné à un musicien
-          Girrarocs : qui fait rouler des cailloux
-          Esclopeter : sabotier
-          Gabatx : nom péjoratif désignant un français

Par comparaison, avec les surnoms donnés à des PAUZAT, que j’ai relevé dans mes recherches, on trouve (à l’exclusion des surnoms consistant à ajouter au nom de famille, celui de l’épouse pour différencier les individus ayant le même prénom) :
 
      -     Pauzat dit l’Orgueilleux (individu ayant vécu à Limoges, rue Ferrerie, voir ci-dessus)
-          Pauzat dit Béluquet, sans doute venant de beluguet : sémillant, pétillant
-          Pauzat dit Rey, qui ne fut en aucun cas roi de …
-          Pauzat dit le Renard
-          Pauzat dit Pétugon : ?
-          Pauzat dit la Tour Serviat
-          Pauzat dit Chinette : ?
-          Pauzat dit Coupiat : ?
-          Pauzat dit Couchés : ?
-          Pauzat dit Penillou : ?
On peut donc faire l’hypothèse que notre patronyme fut le premier surnom donné à nos ancêtres, et si aujourd’hui, on n’en trouve en majorité que de très policés, c’est que l’ordonnance de Villers-Cotterêts, avant de les officialiser, limita naturellement le nombre de ceux qui étaient des sobriquets, par trop injurieux ou caricaturaux.
Par la suite, la nature humaine reprenant ses droits, le premier surnom devenu banal, on en inventa de nouveaux s’ajoutant au premier.
Aujourd’hui, la dispersion géographique des familles fait progressivement disparaître cette coutume, celle-ci devenant marginale et éphémère.
Mais internet est-il là pour lui redonner une seconde vie, dans les blogs, Facebook, .. où l’on voit les surnoms que les individus se donnent eux-mêmes pour converser sur la toile ?

[1] Dès l'époque romaine, l'identité du citoyen comprenait, en plus du nom et du prénom, un surnom : le cognomen. Après la christianisation qui ne gardait que les noms de baptême, une trop grande fréquence d'homonymes contraint les autorités dès le 11e siècle à adopter des surnoms, d'abord germaniques, puis français. Au 13e siècle, ces surnoms, choisis en fonction d'un caractère moral, physique ou géographique, tendent à devenir héréditaires. C'est ainsi que le nom de famille fut créé et stabilisé dès le 15e siècle.
[2] L’Auca de Castelló per Joan Puig i Dalmau
[3] Voir sur ce blog, l’article de septembre 2010