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15 juillet 2011

Comment nos ancêtres choisissaient leurs prénoms.

À notre époque, où le libre choix d’un prénom est la règle, les sites internet sur ce sujet étant nombreux, peu se souviennent ou tout simplement n’imaginent pas comment nos ancêtres à la naissance d’un enfant attribuaient un prénom à ce dernier.
La première réflexion, en voyant la répétition du même prénom le long des générations, est que ces derniers manquaient d’imagination. Mais ceci est inexact, les règles étaient toutes autres et le rôle des parrains et marraines majeur.

Tout d’abord, il faut considérer que chaque paroisse avait son église dédiée à un saint. Par exemple, pour les villages d’Issor et d’Arette en Béarn ces saints étaient St Jean pour l’un et St Pierre pour l’autre. Je cite :
«  … L'église Saint Jean l'évangéliste à Issor, l’église Saint Pierre à Arette, L'église St Martin à Lanne en Barétous … ».


église d’Arette (avant le tremblement de terre de 1967)                    église d’Issor

La conséquence logique était que chaque habitant d’un village avait l’habitude de donner le nom du saint de ce dernier à son premier enfant. La première phase du processus était ainsi enclenchée !
Ci-dessous, les prénoms attribués à des Pauzat, pour ces deux villages (période 1700-1850) :
-          Issor :             16 prénoms « Jean » et           2 prénoms « Pierre »
-          Arette :              5 prénoms « Jean » et         10 prénoms « Pierre »
À partir de ces chiffres, il est aisé de voir que le saint du village d’Issor est bien Jean et celui d’Arette Pierre.

Ci-dessus, l’acte de baptême en 1653 d’un Jean .. fils de Pierre, parrain Jean …

Remarque : si l’on trouve le prénom « Jeanne », féminin de « Jean » pour les filles, ceci n’est absolument pas le cas pour « Pierre ». Par contre, pour les filles on trouve un choix très important (dans toute l’Occitanie) du prénom « Marie » lié au statut et à la représentation systématique de la mère de Jésus dans toutes les églises.

Ensuite, il faut considérer le rôle des parrains et marraines dans le contexte religieux de l’époque.
À l’origine, pour le baptême des adultes, lorsque le catéchuménat s'est constitué au 4e siècle, il n'y avait pas encore de parrain, mais au cours de la cérémonie un fidèle se portait garant du catéchumène. On l'appelait "le sponsor" (celui qui pousse).
Pour le baptême des enfants, c'est au cours du 6e siècle en Orient et du 8e en Occident qu'apparurent les parrains et marraines qui représentaient une parenté spirituelle et qui eurent un rôle essentiel au cours de la cérémonie[1]. En effet, la mère n'assistait pas à l'église car l'accouchement était considéré comme une souillure.
Ainsi, le choix du prénom était du ressort, non pas des parents, mais du parrain et de la marraine, en général les grands-parents, puis les oncles et les tantes, etc.
Les parrains et marraines attribuaient à l’enfant le prénom de leur choix, en général le leur [2]!
Ceci ne devait pas être systématique, mais suffisamment répandu pour que son effet se fasse sentir sur le long terme.

Ces explications ne se veulent pas exhaustives ni entièrement exactes, mais indiquent simplement une règle qui devait être assez répandue en Occitanie. Par exemple, en Catalogne Sud, il y a encore 2 à 3 générations, celles-ci étaient encore de rigueur.

[1] Pendant longtemps, la tradition voulait que ce soit la grand-mère du côté maternel et le grand-père du côté paternel qui soit choisi pour faire office de marraine et de parrain. L'éducation chrétienne était ainsi assurée par les parents et les grands-parents. »

[2] En Bretagne, on trouve : « Quand le parrain et la marraine on fait la connaissance de leur filleul et accepté de le porter sur les fonds baptismaux, ils se mettent en devoir de lui donner un prénom. L'accord ne se fait pas toujours sans difficulté. Souvent cependant, le parrain donnait son prénom à son filleul, la marraine à la filleule, et on a longtemps ajouté pour les deux le nom de la Vierge, Marie. »










9 juillet 2011

Les circonstances de la mort de Joseph Pauzat, le 19 janvier 1928

Extrait des mémoires d’Yves Chatelard

Grâce à l’arrière-petit-fils de Josépha Pauzat, Jean-François Chatelard, ce dernier m’ayant communiqué ce passage des mémoires de son grand-père, ainsi que les photos ci-dessous, nous pouvons revivre les derniers moments de Joseph Pauzat.
« Durant cet hiver 27 – 28, j’étais venu passer le dimanche chez mon grand-père. Je l’avais trouvé fatigué bien que 8 jours plus tôt il ait participé à une battue de sangliers à Targon. Je lui dis que j’allais appeler un docteur. Inutile ; j’ai vu Bourdalé, l’officier de santé à Naujan…. Joseph est foutu me dit il. Puis, relevant la jambe de son pantalon, il me fit voir sa jambe enflée et, ayant flambé une aiguille, il se piqua au mollet. Il ne sortit que de l’eau. Ca monte depuis hier et quand ça atteindra le cœur…en route pour le grand voyage….3 ou 4 jours….je n’irai pas à Dimanche…tu vas me faire le plaisir d’emporter mon fusil et ma montre en or. J’ai refusé de prendre sa montre…on ne la jamais revue. Il y avait une voisine qui lui faisait un peu de cuisine. Marthe Carretey. Elle lui lavait son linge et nettoyait la maison. Le mercredi il lui dit : « Va chercher 2 côtelettes de mouton. Tu resteras à midi. Je vais déboucher une vieille bouteille. Ce soir, tu emporteras une clef. Si demain matin à 8 heures je ne suis pas dehors, rentre voir. Lui qui était si sobre pris après le repas un petit verre de Cognac puis pendant que Marthe lavait la vaisselle, il se coucha. Elle allait se retirer quand elle entendit un cri. Il était mort ! »
  ci-dessus au centre, Joseph PAUZAT et sa fille Josepha en 1905 à Arcachon
(un dimanche au bord de la mer)

Joseph Pauzat est né à Arette (berceau béarnais) le 15-05-1848, second fils de Ambroise Pauzat (militaire à la retraite et garde champêtre du village) qui oublia de le déclarer à sa naissance[1] !
Il fit son service militaire dans la Garde Nationale Mobile de Pau jusqu’à la fin de l’année 1872. Le signalement donné sur sa fiche militaire indique qu’il avait les yeux gris[2], sa taille était de 1,55 m, qu’il résidait à Bordeaux et que sa profession était domestique.
En effet, il était le domestique de Catherine Allien à Romagne dont il hérite par testament le 14.07.1870 à 22 ans.
Il s'installe ensuite à Postiac, plante des vignes qui meurent du phylloxéra, puis s'installe à Romagne (il avait des frères et cousins issus d'Arette à proximité et installés avant lui dans les environs de Romagne, où il épousera Marguerite Laetitia Coiffard le 24-03-1874, à l’âge de 26 ans, elle de 17 ans.


[1] Un jugement d'homologation a été rendu par le Tribunal de Première Instance de l'Arrondissement d'Oloron qui a été requis pour justifier sa parenté et sa naissance lors de son mariage

[2] Voir sur ce blog, l’article du 24 novembre 2010 « Possédez-vous les traits héréditaires de certains PAUZAT du berceau béarnais ? »