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12 mars 2014

Premier regard sur les PAUZAT du Périgord

La mise en ligne sur le Net des Archives départementales de la Dordogne nous permet de découvrir aujourd’hui les PAUZAT ayant vécu au Périgord.

Auparavant, la majorité des individus recensés dans ce département se situait à son Nord-Est et ces derniers étaient tous supposés être liés au berceau limousin, par exemple, ceux de la commune de Jumilhac-le-Grand, au sud de Limoges.
Cependant, quelques-uns, situés plus à l’Ouest, sont restés à la postérité grâce à des documents témoignant de leur enracinement dans cette région. Citons :
- Aimare POUSAT (n°3331) qui a vécu près d'Angoulême, où il a légué en 1060 ses propriétés de la terre de Moulède à Saint-Pierre d'Angoulême (duché d'Aquitaine).
- Arnaut PAUZAT (n°1369) sans doute propriétaire terrien, cité sur un inventaire de la châtellenie[1] de Bourdeille[2] : Le 10 avril 1398, "il fait hommage au comte de Périgord pour ce qu'il possède en la juridiction de Bourdelle"

Des recherches récentes entreprises sous l’initiative et la participation active de Paul PAUZAT (Yonne), ont permis de trouver ses ascendants à DOUCHAPT, commune située au sud du Pays de Montagrier, à proximité de la rive gauche de la Dronne, sur l’axe Angoulême-Périgueux.
vues et localisation de la commune de Douchapt
Son ancêtre le plus ancien connu à ce jour est Catherine PAUZAT (n°3569) qui se marie le 23-02-1668 à Douchapt avec Jean MATHIEU, avec qui elle a eu 3 enfants. Son nom s’écrit en ZAT. Par contre, Jean PAUSAC (n°3596) né le 17-07-1699 s’écrit avec SAC, comme de nombreux individus qui suivront au fil des actes. Nous trouverons aussi les écritures PAUSSAC et PAUZAC.

Hormis les différences d’orthographes habituelles, inhérentes au contexte de la rédaction des actes à cette époque, un phénomène nouveau apparait, à savoir celui de l’apparition du suffixe AC, que l’on retrouve d’ailleurs dans les noms des communes (par exemple : Bergerac, Bussac, Ribagnac, Segonzac etc.).

Le cas le plus singulier concernant cette particularité est celui du village de PAUSSAC (aujourd’hui rattaché à celui de Saint-Vivien), situé au nord de Douchapt, de l’autre côté de la Dronne, sans savoir si ce village est à l’origine du nom des individus précités.
carte du pays de Montagrier, pigeonnier rond à Paussac et Moulin de la Pause sur les rives de la Dronne 
Son appellation, datant de 1365, tirerait son nom de Paussacum, qui marque l'emplacement ancien d'une villa gallo-romaine. En effet, il est dit :
« Au départ, le suffixe gaulois -acum est principalement utilisé dans les appellations toponymiques ou hydronymiques. Il sert plus tardivement et plus généralement à former des noms de domaine basés sur le nom de leur propriétaire ».
Plus tard, dans certaines régions occitanes, la terminaison acum se transforme en AC, telles que dans le Sud-Ouest, le Massif Central, mais aussi la Charente et la Vendée et aussi en Bretagne. On y trouvera donc de nombreux PAUSAC et ses variantes, mais surtout dans les régions du Sud-Ouest.
Parfois, ce suffixe est transformé en AT, comme en Limousin, Auvergne et au Centre-Est où AC se prononçait A. Ce qui donne une répartition géographique de ces deux suffixes, comme le montrent les deux cartes ci-dessous :
carthographie des toponymes se terminant par les suffixes AC et AT
C’est ainsi que s’explique la généralisation des patronymes en AC dans ces régions où PAUSAC viendra se mêler à celui de PAUSAT, parfois au sein d’une même famille, alors que ce dernier était considéré jusqu’à présent comme le référentiel. Mais qu’en est-il vraiment ?

De même, en toponymie, il existe des noms de lieu comme celui du Moulin de la PAUSE sur la rive gauche de La Dronne, ayant a priori les mêmes racines linguistiques que celle de notre patronyme. Une fois de plus, on peut s’interroger sur le lien existant entre l’appellation d’un toponyme et celui de notre patronyme.
Pour de nombreux individus, par exemple ceux s’appelant DUPONT, la réponse est facile, car évidente : celui qui habitait près d’un pont s’est vu surnommé ainsi du fait de cette contingence et non l’inverse. Mais dans notre cas ?

Finalement, cette première exploration sérieuse de la région du Périgord, nous fait connaître un autre lignage, celle des PAUSAC, PAUSSAC ou PAUZAC dont le lien avec le nôtre est évident, sans que l’on sache encore lequel en est l’ancêtre. Peut-être sont-ils tout simplement frères. À suivre.


[1] Seigneurie et juridiction d’un seigneur châtelain et par extension, territoire soumis à cette juridiction
[2] Située sur la Dronne, à 20 km au nord-ouest de Périgueux et à 7 km au sud-ouest de Brantôme, Bourdeilles était la première des quatre baronnies du Périgord.