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29 décembre 2011

Les Pauzat en Espagne

Penchons-nous, cette fois-ci, sur les PAUZAT ayant vécu en Espagne et tentons de comprendre les raisons de leurs parcours « tras los Pirineos » [1].
La proximité de la frontière espagnole avec le berceau béarnais laisserait penser qu’il y ait de nombreux PAUZAT ayant tenté l’aventure. En fait, leur nombre est relativement peu important. Je pense qu’une partie n’ait fait que séjourner temporairement dans ce pays, pour une ou plusieurs saisons et sont retournés régulièrement chez eux. Pour les autres, nous n’en avons pas encore trouvé de traces tangibles, hors ceux énumérés ci-dessous, correspondant à la période de 1790 à 1916 environ et dont leurs parcours possèdent encore une grande part de mystère.

Zuñigà/Pampelune : Le premier personnage découvert est Jean-Baptiste PAUZAT-ZUNIGA[2], personnage déjà traité sur ce blog, dont l’histoire est sans doute digne d’un roman et dont le chemin passe a priori par l’Espagne, mais aussi par Veracruz au Mexique, pour terminer à Bordeaux, où il sera armateur, consul de ce dernier pays et où il décédera en 1839.

Valladolid : Le second, découvert récemment est Tecla[3] PAUZAT BAYLONG dont les seules informations connues indiquent que cette femme fut l'ultime compagne du peintre espagnol Serafín AVENDAÑO[4] qui vécut à Gênes, voyagea dans de nombreux pays dont la France, avant de rentrer en Espagne à Valladolid vers la fin de sa vie (période probable : 1910-1916). I l eut une fille Anita, dont on ne sait pas si Tecla est la mère.

Madrid : Le troisième est Bernardo PAUZAT dont la seule preuve d’existence, à ce jour, est de figurer comme destinataire d’une carte postale que mon grand-père Jean Sylvain PAUZAT est sensé avoir voulu lui envoyer.
En fait, il existe deux cartes postales[5] ayant en commun :
au recto : une photo de mon grand-père, très jeune[6], en livrée de chauffeur d’une voiture qui semble être immatriculée en Espagne dans la province de Madrid (plaque minéralogique M241).
vers 1912, Jean Sylvain Pauzat au volant d'une voiture immatriculée M241
Au verso, ces deux cartes ont le cachet d’une société indiquant "FYLABA" et dessous  "Mesón de Paredes, 33". Cette dernière information donne l’adresse d’une rue à Madrid qui existe encore aujourd’hui.
Par contre, ces deux cartes postales ont des destinataires différents :
dans l’une, ce dernier est : « Señor Bernardo PAUZAT Inspector de Exploitation » et il n’y a pas de message.
Dans la seconde, figure le nom de ma grand-mère à une adresse « calle Espartiñas » située, elle aussi, à Madrid dans un quartier proche de la précédente où, il semble logique qu’elle et son mari durent loger. Étant donné qu’ils se sont mariés à Paris en 1915, cette carte devrait être écrite après cette date. Par contre, la photo semble dater d’avant le service militaire de mon grand-père, soit avant 1913.
verso des deux cartes postales, dont l'une adressée à Bernardo Pauzat
Finalement, on peut se demander, à partir de ces deux cartes postales ayant un lien avec Madrid :
Qui est ce Bernardo? Est-ce un Bernard PAUZAT expatrié ou un descendant d’un PAUZAT installé en Espagne depuis un certain temps et dont le prénom a été hispanisé ?
Qui était le propriétaire de cette voiture, celui de la villa Bergerie à Biarritz dont mon grand-père était le chauffeur ?
Ce dernier avait-il un lien de parenté avec ce Bernardo PAUZAT qui vivait alors à Madrid et qui était a priori Inspecteur d'exploitation d’une société ...?

Madrid : Le quatrième connu est Jean Charles Marie PAUZAT, né à Féas (Béarn) le 18 mai 1890, de père inconnu et de Marie Thérèse Amélie PAUZAT. Son grand-père est Pierre Auxence PAUZAT, notaire à Féas.
En 1910, il est domicilié lui aussi à Madrid et secrétaire de mairie ! Cependant, il a la nationalité française, car appelé pour faire son service militaire en France, il est renvoyé dans ses foyers le 8 novembre 1913 (enfant unique, il est déclaré soutien de famille).
Le 2 août 1914, lors de la déclaration de la guerre à l’Allemagne, il est cependant rappelé lors de la mobilisation générale. Il sera fait prisonnier en 1918.
Après la fin de la guerre, il est nommé facteur auxiliaire de l’administration des postes des Basses Pyrénées à Féas le 1 mai 1922. On ne sait pas s’i y est décédé ou s’il est parti vivre ailleurs.

Tarragone : Enfin, le dernier est une femme : Maria PAUSA, célibataire, ménagère, née en Espagne à Tarragone en 1848, habitant le faubourg Marceau dans la banlieue de Sidi Bel Abbes en Algérie où elle décède à l'âge de 40 ans. Son acte de décès du 14-11-1888 n’indique pas le nom des parents. Son appartenance avec le patronyme PAUSAT/PAUZAT n’est donc pas vérifiée.

En conclusion, existait-il un noyau de PAUZAT en Espagne et plus particulièrement à Madrid au début du 20e siècle ? Curieusement, à cette époque, on y croise plusieurs individus dont le lien entre eux n’est pas établi, en particulier autour de ce Bernardo PAUZAT.
Aussi, tout contemporain, lecteur de ce blog, ayant connaissance d’une partie manquante de ce puzzle est le bienvenu, de même pour m’indiquer un début de piste à suivre. Merci d’avance de me contacter pour participer à cette recherche.


[1] Rappelons que « L'Espagne a été la première et principale destination de l'émigration béarnaise. Au 18e siècle, des béarnais résident en Aragon ou en Navarre toutes proches, mais aussi dans des provinces plus lointaines, comme l'Andalousie ou à Valence.
[2] Voir les articles de ce blog qui lui sont dédiés, depuis octobre 2010. La piste du village de Zuñigà en Navarre, initialement privilégiée, puis abandonnée, semble reprendre de la vigueur, suite à la découverte de l’existence d’un « passeport de Pampelune » qui laisse penser qu’il y a bien un lien entre ce village (situé à 71 km de Pampelune) et lui.
[3] Prénom féminin ancien, d’origine italienne, usité seulement durant la première moitié du 20e siècle. Ce peintre aurait-il connu Tecla en Italie lors de son séjour à Gêne ?
[4] Peintre espagnol né à Vigo en 1838 - décès à Valladolid en 1916.
[5] La carte postale destinée à la correspondance, directement affranchie, a été inventée à la fin du 19ème siècle par un prussien. Reprise en France un peu plus tard et illustrée par une photo personnalisée de son choix, elle aura un succès foudroyant qui durera jusqu’après la première guerre mondiale.
[6] Probablement entre 1910 et 1912, à cette époque il avait entre 18 et 20 ans et était chauffeur à la Villa Bergerie, Quartier du Gaz à Biarritz.

15 décembre 2011

Jean Pauzat, lieutenant dans l'artillerie à cheval de la Garde Impériale, meurt au cours de la bataille de Wagram.

(informations provenant du site d’art militaire et souvenirs historiques de Bertrand MALVAUX)

Dernière victime des conflits français ajoutée dans mon article précédent[1], Jean PAUZAT a vécu durant la période révolutionnaire en y prenant une part active jusqu’à son décès lors de la bataille de Wagram[2], en juillet 1809 à l’âge de 32 ans.

Né le 3 mars 1777 à Saint-André de Cubzac en Gironde, il s’engagea comme volontaire dans le 16e bataillon du Bec d’Ambès le 1er septembre 1792 (soit, si l’information est exacte à l’âge de 15½ ans !) et participa aux guerres civiles de 1792 et 1793 en Vendée[3].
En juin 1794, il est incorporé dans le 7e Régiment d’Artillerie à cheval[4] et servit à l’armée des Pyrénées occidentales pendant trois ans.

Artillerie à cheval














Revenu en France, il participa au début de la guerre de l’an VI en Italie[5] où il partit en mai 1798 avec l’armée d’Orient en tant que fourrier[6]. En mai 1800, il obtint le grade de maréchal des logis-chef. Le 21 mars 1801, lors de la bataille d’Alexandrie, après avoir eu deux chevaux tués sous lui, il prit la place de l'un de ses camarades qui venait d'être blessé et continua de combattre avec la plus grande intrépidité ; sa conduite lors de cette journée lui valu une grenade d'honneur[7] que le premier consul lui décerna par arrêté du 18 pluviôse an XI ( 7 février 1803). Le 2 juin 1804, il est nommé adjudant sous-officier. Le 1 mai 1806, il passe lieutenant en second dans l'artillerie à cheval de la garde impériale; le 29 août 1808, il fut nommé lieutenant en premier et fit en cette qualité la campagne de 1808 en Espagne. Il mourut, les armes à la main, le 6 juillet 1809, sur le champ de bataille de Wagram.

Régiment d'artillerie française et à droite, brevet d'honneur de Jean PAUZAT










J’ignore, à ce jour, les origines de Jean PAUZAT. Cependant, il semble vraisemblable que sa famille est issue du berceau « Guyenne ». La lecture de son acte de naissance pourra seul nous informer sur ses ascendants.
Nous savons qu’il a consacré sa vie à la carrière militaire à un moment, où la France fut entraînée dans de nombreux conflits. Son décès à Wagram l’empêchera de connaître la fin des guerres napoléoniennes et leurs épilogues tragiques. Son parcours me fait penser à un livre très ancien « récits de la vieille France[8] » d’Alfred ASSOLLANT, édité en 1889 et qui fut remis à l’un de mes oncles, quatre ans plus tard, comme prix d’orthographe, de géographie et d’instruction morale et civique. Il retrace le parcours de François Buchamor, parcours étrangement semblable à celui de Jean Pauzat et sans doute de beaucoup d’autres dont nous ne connaîtrons jamais l’histoire.



[1] Voir l’article consacré aux Pauzat morts lors des conflits
[2] Celle-ci se déroula autour de l’île de Lobau sur le Danube les 5 et 6 juillet 1809 et eu pour résultat la victoire de la Grande Armée française sur l’armée autrichienne dirigée par l’archiduc Charles.
Napoléon fit préparer son attaque, notamment les ponts et les positions d’artillerie, car il désirait engager cette bataille avant l’arrivée des troupes de l’archiduc Jean qui venait en renfort à marche forcée depuis l’Italie. La bataille de Wagram fit près de 11000 tués répartis de manière relativement égale entre les deux camps et presque 50000 blessés. Elle décida de la fin de la guerre de la cinquième coalition.[3] La guerre de Vendée est le nom donné à la guerre civile qui opposa partisans (bleus) et adversaires (blancs) du mouvement révolutionnaire dans l'Ouest de la France, entre l'An I et l'An IV(1793 et 1796) au cours de la Révolution française, et plus particulièrement pendant la Première République.
[4] Toutes les compagnies d'artillerie à cheval seront réunies en régiments en 1794. L‘artillerie montée permet d’être mise en position et en batterie beaucoup plus rapidement. Ce sera un avantage décisif pour les armées de la République.
[5] Bonaparte partit le 11 mars 1796 (21 ventôse de l’an IV) rejoindre l’armée d’Italie dont il avait reçu le commandement en chef le 2 mars.
[6] Sous-officier responsable du cantonnement des troupes et du couchage ainsi que de la distribution des vivres et des vêtements.
[7] Récompense assez rare, puisque seulement environ 120 « grenades d’or » furent distribuées
[8] Ouvrage passé dans le domaine public, dont le texte est disponible sur internet : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68578f.pdf