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2 mai 2017

Les premiers PAUZAT figurant dans la presse écrite


À l’époque actuelle, où le plus grand nombre confie sa vie privée sur les réseaux sociaux et prend immédiatement connaissance du moindre évènement survenu sur la planète, il est intéressant de se pencher sur un passé encore proche, où l’information ne dépassait pas les frontières de son voisinage.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, l’expansion de la presse[1] a permis d’élargir le champ de diffusion de ces informations. Ainsi, pour le sauvetage d’une personne en train de se noyer, un accident de circulation ou la réussite au certificat d’études, des PAUZAT ont été cités dans leur journal régional.

Un peu plus d’un siècle plus tard, rien n’avait fondamentalement changé. Je me souviens de mon étonnement, vivant à Toulouse, de pouvoir lire de façon inopinée, dans les faits divers de La Dépêche du midi, qu’un François PAUZAT résidant en Bretagne avait tenté de se suicider. Pour la première fois, j’avais eu l’occasion de découvrir que mon patronyme existait ailleurs que dans le périmètre restreint de ma famille, mais je n’avais aucun moyen d’en savoir davantage.

De nos jours, c’est nous qui pouvons aller à la recherche de ces informations, car nous avons accès aux journaux diffusés les siècles passés, dans la mesure où ces derniers ont été numérisés et mis à disposition sur le Net. Retrouver la trace de notre patronyme est devenu possible[2]. On retrouve ainsi des faits divers qui ont concerné nos ancêtres, qu’à titre de curiosité, je donne ici quelques exemples :


- Le 9 mai 1860, au lieu d’Aixette dans la commune de Nexon (Haute-Vienne), Martial PAUZAT, meunier de profession, est victime d’un vol commis par un individu qu’il avait pris récemment à son service. Ce dernier est arrêté à Limoges et jugé en août de la même année à quatre années d’emprisonnement.
- En 1873, Louis PAUZAT participe à une course de fond consistant à un A/R entre Marseille et Avignon : 220 km parcourus pour certains en vélocipède (9 concurrents), à pied (3 piétons) et 1 cheval attelé (sic). Le départ a eu lieu à 01h du matin, le retour s’est effectué 16h plus tard, dont 2h pour dîner et se reposer !
- Au début des années 1900, on relève le vol d’un lapin !
* Á St-Yrieix (Haute-Vienne), Marie PAUZAT, âgée de 12 ans, est accusée du vol d’un lapin
* Pierre PAUZAT, 47 ans, journalier, impliqué dans cette affaire, est relaxé.
- Les victimes d’accidents : comme quoi les véhicules avec attelage ou à moteur de l’époque étaient aussi dangereux que ceux actuels :
* Le 5 mars 1890, un enfant de 14 ans, domestique du sieur POUZAT, propriétaire à La Morella (commune de Ladignac en Hte-Vienne) est écrasé par le tombereau attelé de deux vaches qu’il conduisait.
* Le 18 octobre 1891, son cheval ayant pris peur, un employé de M. POUZAT de Toulouse a la clavicule gauche cassée par la roue de l’attelage.
* Le 28 septembre 1901 à Paris (Saint-Ouen M. POUZAT, âgé de 45 ans, circulant en bicyclette, a été renversé mortellement par un camion de la Compagnie des wagons-lits.
* En 1917 à Ladignac, Gustave PAUZAT, revenant de la chasse, décharge accidentellement son fusil sur son pied gauche …
* En 1939 à Limoges, Jean PAUZAT, âgé de 80 ans et balayeur municipal, se fait renversé par une voiture attelée d’un cheval et en décède quelque temps après.
- Enfin quelques individus signalés pour leur comportement ou leur nomination :
* Le 15 février 1893, M. Jean-Basile PAUZAT, fondés de pouvoir de recette particulière, est nommé percepteur à Samazan (Lot-et-Garonne), source : L’Express du Midi
* Le 29 juillet 1907, Léon-Armand-Eugène-Paul-Émile PAUZAT, brigadier au 29e régiment de dragons à Grisy-sur-Seine a porté secours à un de ses camarades en danger de se noyer.
* M. PAUZAT, mécanicien principal de 2e classe du port de Rochefort, est « autorisé à servir temporairement à Toulon, après son débarquement du contre des torpilleurs d’Oran », source : L’Écho d’Alger du 02/04/1913
* Le 26 juillet 1906, Léonard PAUZAT, dessinateur, reçoit le 2e prix de la société d’émulation de Brest
Etc.

Voici donc quelques témoignages mentionnant nos ancêtres dans ce qui était, à leur époque, le seul média auquel ils avaient accès. Notre curiosité restera insatisfaite, du fait de leur nombre limité. Cet échantillonnage nous donne cependant un aperçu de la société d’alors, de son quotidien et de l’inattendu, ce que l’on nomme aujourd’hui « les faits divers », et enfin des débuts du journalisme, sa manière d’en rendre compte et aussi, à l’occasion, d’y glisser un avis moralisateur pour « éduquer » le bon peuple.
Par contre, quel jugement porteront les générations futures sur notre quotidien, quand ils se pencheront sur nos faits divers, nos commentaires et notre besoin irrésistible d’y figurer. Seront-ils tentés d’y jeter un regard ?


[1] Dès 1845, l’invention de la rotative permet d'imprimer des dizaines de milliers de quotidiens en une nuit et de faire baisser le coût unitaire de l'édition (la feuille de chou n'est plus vendue simplement sur abonnement, mais en kiosque ou à la criée, au prix de 5 centimes au lieu de 15 à 20 centimes précédemment).
[2] Par des logiciels de reconnaissance de caractères