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28 juin 2015

Les prénoms et leur répartition géographique

Après plusieurs années d’enrichissement de la base de données, il est désormais possible d’en extraire des informations plus fiables qu’il y a cinq ans. Pour cette raison, cet article remplace et annule celui du 14 septembre 2010.

Du 17e au 18e siècle, on constate, du moins pour les individus portant le patronyme PAUZAT et ses variantes, que chaque région a une prédilection pour certains prénoms qui y deviennent majoritaires. Ainsi, par ordre décroissant du nombre de ces derniers, nous trouvons :
- En Auvergne :
o Antoine, Jean, Gilbert, Pierre et François pour les hommes
o Marie, Gilberte, Françoise, Anne, Jeanne, Catherine et Claudine pour les femmes
- en Béarn :
o Jean, Pierre, Bernard pour les hommes
o Marie, Jeanne, Catherine, Anne pour les femmes
- Le Centre :
o Jacques, Jean, et Étienne, Michel, Pierre, Thomas
o Marie, Jeanne, Magdeleine, Catherine, Suzanne, Anne pour les femmes
- en Guyenne :
o Jean, Guillaume, Pierre, François, Philippe, Michel pour les hommes
o Marie, Anne, Marguerite, Catherine pour les femmes
- En Languedoc :
o Antoine, Jacques, Jean, Pierre, François, Paul pour les hommes
o Marie, Jeanne, Catherine, Germaine, Françoise pour les femmes
- en Limousin :
o Jean, Pierre, Léonard, Bernard, François pour les hommes
o Marie, Jeanne, Marguerite, Anne, Catherine, Léonarde, Françoise pour les femmes
- En Périgord :
o Jean, Pierre, François, Léonard pour les hommes
o Marguerite, Jeanne, Marie, Sicarie (voir remarque ci-dessous), Catherine pour les femmes

Remarques :


1- Cette prédominance peut s’expliquer, et c’est une hypothèse, par le fait que le prénom donné à un nouveau-né durant l’Ancien Régime est toujours celui d’amis proches ou de membres de la famille habitant le même territoire, c’est-à-dire le village ou ses environs. Ainsi, un prénom déjà usité dans cet espace franchit les générations, par exemple du grand-père à son petit-fils, d’où les premiers prénoms choisis (souvent celui du Saint de la paroisse du village) perdurent au fil du temps.


2- Hormis les prénoms majoritaires placés en tête du « hit-parade » (Jean, Pierre pour les hommes, Marie pour les femmes), nous trouvons des spécificités telles que :
a. pour les hommes : Antoine en Auvergne et en Languedoc, Gilbert en Auvergne, Léonard en Limousin et en Périgord, Jacques pour le Centre.
b. pour les femmes : Jeanne en Béarn, Limousin et Périgord, Marguerite en Guyenne, Périgord et Limousin, Gilberte en Auvergne, Anne en Guyenne.


3- En Périgord, nous trouvons le prénom Sicarie. Son usage a eu son apogée dans cette région dès le 17e siècle et a décliné jusqu’à la fin du règne de Louis XIV. Ensuite, il connut une seconde vie pour disparaître au cours du 19e siècle. Son origine est religieuse et vient de St-Sicaire (un esclave d'Hérode qui se serait converti au christianisme après avoir participé sous les ordres de son maitre aux massacres des Innocents[1] ) dont les reliques auraient été déposées à l'abbaye Bénédicte de Brantome (diocèse de Périgueux) fondée par Charlemagne en 769.

Abbaye Bénédicte de Brantome et présence du prénom en France
Le pèlerinage de la fontaine Saint-Sicaire était très réputé. La fontaine soignait de l'infertilité et protégeait les enfants.




[1] Cette appellation vient du latin Sicarius signifiant tueur, assassin, porteur de dagues