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11 janvier 2012

Existe-t-il des berceaux « PAUZAT / PAUSAT » hors les frontières occitanes ?

J’avais émis l’hypothèse dans ce blog (en septembre 2010) qu’au Moyen-âge, lors de la création des « surnoms », notre patronyme avait dû naître simultanément en plusieurs endroits et créer ainsi ce que j’ai appelé des berceaux[1].
D’où, vers le 11e ou le 12e siècle, selon le contexte (métier, trait de caractère ou physique, lieu géographique, etc.), un individu s’est trouvé désigné par ses voisins d’un surnom (issu du langage parlé) qui deviendra ensuite le patronyme de ses descendants, orthographié plus au moins exactement, au gré de chaque rédacteur de document[2] (le titulaire étant presque toujours analphabète et ne pouvant ni l’épeler ni en vérifier l’orthographe).

Pour notre patronyme, les berceaux identifiés jusqu’à ce jour se situaient tous en Occitanie (Provence, Guyenne, Languedoc, Limousin et Béarn) donc, issus d’un territoire où l’occitan, sous ses différentes formes (provençal, gascon, languedocien, auvergnat, limousin), était la langue usitée. Nous avons donc eu des écritures de notre surnom dépendantes de cette langue et toutes issues des déclinaisons du verbe PAUSAR[3].
En général, l’écriture de ce dernier est dérivée de l’utilisation du participe présent : PAUSAT, avec la terminaison en AT. On trouve cette écriture dans tous les berceaux précités.
Plus rarement[4] et récemment, nous avons constaté l’écriture PAUSA que l’on trouve en Limousin, mais aussi au centre de l’Espagne (Ciudad Real) et en Catalogne (Barcelone, Bañoles, Llers). Ce qui démontre la filiation de ces surnoms avec les langues romanes (ou aussi appelées Latines).

Ainsi, la possibilité de l’attribution d’un surnom à un individu, existant en théorie pour toutes les populations de la planète et donc, n’étant pas circonscrite à un seul territoire et encore moins à un seul berceau, il est normal « qu’une même cause provoquant les mêmes effets », l’on retrouve ces surnoms dans plusieurs pays.
Par exemple, dans le cas d’un surnom lié à la pratique d’un métier, on trouve pour celui de tailleur : TAILOR en Angleterre, SASTRE en Espagne, SCHNEIDER en Allemagne, etc.
Si l’on se circonscrit à une écriture sinon identique, du moins semblable, il faut s’en tenir aux territoires dont les langues parlées étaient voisines. Ainsi, pour un individu surnommé PAUSAT ou PAUSA, parce qu’il avait l’habitude de faire des pauses durant son travail ou avait un caractère flegmatique, son surnom traduira cet état, mais ne sera écrite sous cette forme que dans les territoires où l’on parle les langues romanes.
Carte des berceaux recensés à ce jour dans les territoires de langues romanes

Partant de ce principe, en cherchant les langues appartenant à la même famille que l’occitan[5], on devrait trouver des berceaux supplémentaires de notre patronyme dans des régions où ces langues étaient parlées, c’est-à-dire le castillan, le catalan, l’aragonais, etc. (voir la carte ci-dessus).
La réponse à la question : « existe-t-il des PAUSAT/PAUSA hors les frontières occitanes ? » est donc affirmative. Les premières recherches ont permis de trouver des PAUSA en Catalogne (le catalan est dérivé du provençal) et aussi au nord de Madrid. Voir l’acte ci-dessous :
Acte de baptême en 1675 de Martina Pera PAUSA, village de Bañoles

En conclusion, il est probable que l’on trouvera ces patronymes là où on les cherchera … à condition, que cela soit dans les frontières précitées. Remarquons que nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse d’un PAUSAT ayant quitté son berceau pour en créer un autre. Cette hypothèse est aussi à prendre en considération, sachant que nous ne connaîtrons jamais ce qui s’est passé entre le moment de l’introduction des surnoms et leurs premières transcriptions écrites au 16e siècle. Nos ancêtres eurent la possibilité durant ces siècles de se déplacer sur des distances importantes, l’ont-ils utilisée ?


[1] Nous entendrons ici par "berceau" (et par extension, le groupe d'individus qui en est issu, même après l'avoir quitté), l'endroit où, à une période donnée de l'histoire de notre civilisation, un individu et, par là même, sa famille, s'est vu attribué par son voisinage le surnom qui allait permettre de le distinguer de tous ceux qui possédaient le même prénom.
[2] principalement le notaire pour les testaments, le curé pour les baptêmes, mariages et décès
[3] L’origine du substantif « pause » vient du latin « pausa » (en grec « pausis »), signifiant une pause, une suspension provisoire d’une action. Cette origine a été reprise en occitan et la conjugaison du verbe correspondant « pausar » a donné « pausat » au participe présent et plus tard l’écriture phonique « pauzat ».
[4] Comme l’on ne trouve, en général, que ce que l’on cherche et inversement, il est probable que dans la réalité, ayant négligé l’écriture PAUSA, celle-ci soit sans doute plus répandue que ce que j’ai trouvé à ce jour.
[5] Langue indo-européenne appartenant au groupe roman (ce dernier étant dérivé du latin vulgaire, c'est-à-dire de la forme de latin véhiculaire utilisée pour la communication de tous les jours, parlé entre le 5e et le 10e siècle).

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