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25 avril 2012

Les Pauzat qui émigrèrent (2e partie) : qui sont-ils ?

Après avoir énoncé les différentes raisons historiques qui ont poussé nos ancêtres à s’expatrier, voici le moment, dans la deuxième partie de cet article, d’en dresser la liste et les circonstances connues de leurs départs. 
Les premiers cas d’émigration recensés commencent au moment de la Révolution française. Notre article de mars 2011 en avait déjà évoqué quelques cas exceptionnels, dont celui de Jean-Baptiste Pauzat Zuñiga (n°378)[1], originaire d’Issor (Béarn) qui, sans doute ayant émigré en Espagne, fit du commerce avec le Mexique, devint armateur à Bordeaux et consul du Mexique dans cette même ville. Il parraina les débuts professionnels de plusieurs Pauzat, tous originaires du même lignage familial.

Il y eut aussi, Barthélémy Pausat (n°1448), fils de Henri Pausat[2], tué par les « nègres » en Martinique vers 1790/91, mais qui partit certainement dans le cadre d’une campagne militaire française[3].

Ceux qui suivirent furent, par ordre chronologique des départs :

Pierre Pauzat Berges (n°477), né à Gurmençon (Béarn) vers 1809, il habite Bordeaux lorsqu’il part le 16 mars 1826 pour Londres (Angleterre) à l’âge de 16 ans ½, avec un passeport portant une attestation de J-B Pauzat Zuñiga, afin de faire son instruction commerciale. On ignore s’il est revenu, ce qui est probable.

Bernard Pauzat dit Couchez (n°472), né à Vieilleségure (Béarn) le 29 décembre 1803, il  part à l'âge de 24 ans, le 23 novembre 1827, à destination de La Havane (Cuba), pour affaires de commerce, sous la "tutelle" de J-B Pauzat-Zuñiga précité. Est-il revenu ?

Jean-Charles Marie Pauzat (n°359), né le 3 novembre 1858 à Féas (Béarn) d’un père négociant de vins en gros, engagé conditionnel le 26-10-1877 à la mairie de Pau, mobilisé pour le service militaire en 1878, dispensé absent (son livret militaire lui ayant été restitué), réserve active le 26-10-1882, car il partit de Bordeaux pour aller à Buenos Aires (Argentine) le 7 décembre 1879, célibataire et ayant déclaré comme profession : employé de commerce. Sa présence y est signalée en octobre 1879, il y décédera à l’âge de 28 ans, le 28 mars 1886, sans que l’on sache s’il s’est marié et s’il a eu des enfants.
recensement à Buenos Aires, au registre des émigrés, de Jean-Charles Marie Pauzat








Joseph Pausat (berceau inconnu), signalé à Los Angeles (Californie) en 1882

P.J. Pouzat (n°2165), né en 1849 (berceau inconnu), quitte le Havre (navire La Bourgogne) pour New York, où il arrive le 28 août 1893

Basile Jacques Pausat/Pauzat (n°631), né le 13 juin 1875 à Lanne (Béarn). IL est dispensé de service militaire, car … élève ecclésiastique. On le retrouve le 15 mai 1901 en Argentine à Buenos Aires (célibataire, garçon de chambre, 886 Corrientes), le 21 mars 1904 à New York (8e avenue), mais il a dû revenir en France quelque temps, puisqu’il indique Lanne comme résidence le 3 mars 1905. Il est passager pour New York, en partance de Cherbourg (navire Saint Paul), le 1er mai 1905. Le 9 mai 1905, il réside à San Francisco (614 Broadway street).
Il manque à l'appel de la mobilisation générale le 2-8-1914, signalé décédé, puis déclaré insoumis le 1er juin 1916, le décès n’ayant pas pu être établi.

Joseph Pauzat (a priori n°57), né à Arette (Béarn) le 14 juin 1880 en la « maison AMBIELLE ». Il fait son service militaire du 15 novembre 1901 au 18 septembre 1904, où il obtient un certificat de bonne conduite. Il passe dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1904. Il effectue une première période d’exercices au 18e Régiment d’Infanterie en 1907, mais, est absent à la seconde en 1911 : il en est dispensé, étant à l’étranger, hors d’Europe.
En effet, entre temps, il a quitté à l’âge de 30 ans le territoire français le 11 octobre 1910, en prenant à Bordeaux, un bateau (le Saint-Laurent) à destination de New York. Le recensement de 1920 aux United States indique qu’il réside à Los Angeles (Los Nietos Precinct Whittier Town). Il y sera naturalisé le 14 juin 1917 (Southern District, Central Division, Los Angeles, California).
Entre temps, il est rappelé à la mobilisation générale du 2 août 1914. Manquant à l’appel, il est déclaré insoumis le 30 janvier 1915, puis rayé des contrôles de l’insoumission vers 1968 (prescription de 53 ans).
Finalement, il revient en France où il décède à Oloron (Béarn) à l’âge de 97 ans, le 20 décembre 1957. On ignore s’il s’est marié et s’il a eu des enfants.

Jean-Charles Marie Pauzat (n°337), né le 18 mai 1890 à Féas (Béarn), petit-fils du notaire du lieu et neveu de son homonyme ci-dessus, sans doute fils unique, car il est dispensé du service militaire étant déclaré « soutien indispensable de famille » le 23 août 1912. Curieusement, il ira vivre en Espagne où il résidera à Madrid comme secrétaire de mairie[4] !
Lors de la mobilisation générale du 2 août 1914, il est cependant rappelé sous les drapeaux. Durant ce conflit, il sera fait prisonnier (captivité en 1918), puis à la fin de la guerre, il rejoint son village natal où il sera classé « affecté spécialement dans l’administration de la poste comme facteur auxiliaire, le 1er mai 1922 ». Pas d’information concernant son état civil (marié le 20 août 1910 ?) et s’il a eu des enfants.

Élisabeth Pauzat (n°54), née à Arette (Béarn) le 3 août 1889 dans la « maison CASSOU », elle part du Havre à l’âge de 18 ans, sur le navire La Gascogne, et arrive à New York le 4 novembre 1907 (son nom est orthographié Pawzat). Elle vivra en Californie, San Francisco, où elle est recensée en 1920, avec son mari Frank Nouqué, avec qui elle a eu deux enfants René et Louis. Elle décédera dans la même ville le 5 avril 1922, à l'âge de 33 ans. Ci-dessous, la photo exposée sur sa tombe.

Eddie Pauzat (ou Dauzat), né en 1874 (berceau inconnu), part avec sa femme Alice (née en 1889) pour les United States où il résidera en 1910 dans l’État de la Louisiane, ville de Avoyelles.

Henri Pouzat (n°2166), né à Paris en 1852, célibataire, quitte Le Havre (navire Le Provence) pour New York, où il arrive le 4 septembre 1910.

Jean Pouzat (n°1851), né en 1849 (berceau inconnu), part du Havre (navire La Savoie) pour New York, où il arrive le 8 septembre 1919 [Infos sources : Archives nationales du Canada, Listes de passagers, 1865-1935 (RG 76)]. Est-il allé ensuite au Canada ?

Jean Pazat (n°627) et Augusta Pazat (n°628), nés à Coutras (Gironde), partent de Bordeaux pour New York, où ils arrivent le 27 juin 1920

Charles Étienne Léon Pauzat (n°624), né en 1903 (berceau inconnu) (classe d’incorporation : 1923, source : registre d'incorporation militaire de la Mayenne-Est), passager pour New York en partance du Havre, le 1er février 1921 (navire : Roussillon) à l’âge de 17 ans, arrive à New York le 1er février 1921. Il devient bijoutier, créateur de bijoux en 1939, décède à l’âge de 39 ans, le 23 juillet 1942 (Manhattan).
        
Sanis Pauzat (n°626), né en 1900 (berceau inconnu), arrive à New York le 27 janvier 1922, à l’âge de 22 ans, en étant parti de Marseille sur le navire Canada.

Léon Pauzat (n°625), né en 1885 (berceau inconnu), arrive à New York, après être parti de Southampton (port au sud de l’Angleterre, navire : Olympic) le 27 février 1924, à l’âge de 39 ans

Léon Pouzat (n°xxx), né en 1884 (berceau inconnu), arrive à New York, après être parti de Southampton (port au sud de l’Angleterre, navire : Olympic) le 19 mars 1924. Est-ce une coïncidence avec le Léon ci-dessus ? Même lieu de départ, même navire (mais la rotation suivante).

Charles Pauzat (n°1938 ou 624 ci-dessus ?), né en France en 1904 (berceau inconnu), part avec sa femme Joséphine (née en 1910) et ses deux enfants Charlotte (n°2144), née en 1926 et Charles (n°1945), né en 1928, pour les United States où il résidera à Hudson dans l’État du New Jersey, au moment du recensement de 1930.

Basile Pauzat (n°248), berceau Béarn, marié à Marguerite Bon avec qui il a eu une fille Madeleine (n°1187), puis remarié à Caroline Bazerque, avec qui il a eu une seconde fille Renée (n°518)*, il est recensé en 1930 aux United States avec ses deux enfants et sa seconde femme.
*Renée Pauzat (n°518), précitée, née en 1909 s’est mariée à Jacques Perrin, avec qui elle a eu 5 enfants, est-elle restée aux USA ?

Gabrielle M M Pauzat (n°1959), née en septembre 1920 à Lambeth, Greater London – Surrey, pas d’autres informations (berceau inconnu, mais vraisemblablement du Limousin). Ses parents étaient-ils de passage en Angleterre ou y avaient-ils émigré ?

Victor Pausat (n°2146), né en 1939 (berceau inconnu), se rend aux Philippines, où il décède le 8 septembre 1940 (Bais City, Negros Oriental, Philippines).

Jean-Louis Pauzat (n°496), né à Valenciennes le 24 mars 1936 (berceau Béarn), part pour le Mexique après la Seconde Guerre mondiale, où il rencontrera sa femme Maria Georgina. Ils se rendront ensuite aux United States, mariés sans doute le 26 novembre 1996, pour la Floride à Miami où ils ouvriront une boulangerie-pâtisserie qui défendra avec succès la « french touch ». Ils ont deux filles Dominique (n°499), née au Mexique et Françoise (n°500), née en Floride.
Dominique H. Pauzat (n°497) est sans doute partie en même temps que son frère Jean-Louis (n°496) précité.

Patrick Pauzat (n°872), né le 28 décembre 1950 à St-Yrieix-la-Perche dans le Limousin, fils de Jean Pauzat (n°813) et de Marcelle Desport, part aux United States où après un passage en Californie et en Floride, il réside dans le Connecticut, naturalisé le 16 septembre 1977.

Valèrie Stéphanie Pauzat (n°455) vivant actuellement au NW de l’Espagne, berceau inconnu.

Jean-Pierre Pauzat (n°1), berceau Béarn, contemporain, retraité, réside en Catalogne Sud.

Et d’autres personnes localisées aux United States, sans autres renseignements :
-          Joa Pauzat (Californie),
-          Nellie Pauzat (Californie),
-          Jean Pauzat (Missouri)
-          Jean Louis Pauzat et son épouse Mary C. La Plante (Cook County, Illinois)
-          Brian P Pauzat (Californie, Los Angeles)
-          Chad J Pauzat et Chad A Pauzat (Louisiane)
-          Janine M Pauzat (Floride, Fort Lauderdale)
-          John Pauzat (Floride)
Et aussi :
- Pranas Pauza qui part du port de Bremerhaven (Allemagne) le 2 mars 1948 pour Melbourne (Australie) où il arrive le 27 avril.
- Madeleine Pauzat, recensée au Canada, Québec (Genealogical Dictionary of Canadian Families (Tanguay Collection), 1608-1890)
- T. Pauza, Halifax (Canada)

  
Dans cette liste, non exhaustive, nous devinons que derrière ces noms et ces dates, se cachent des histoires personnelles, dignes d’intérêt, mais dont le souvenir s’estompe progressivement à chaque nouvelle génération.
Que sont-ils devenus, ces hommes et ces femmes qui ont eu le courage de quitter leurs villages, leurs familles et leur patrie ?
C’est à ceux qui détiennent encore une partie de ce patrimoine de l’aider à survivre et de témoigner. Ce blog vous est proposé dans ce sens, c’est maintenant à vous de communiquer ce dont vous avez hérité de vos ancêtres : un parcours, une anecdote, des photos, un fait particulier ou tout simplement, l’histoire d’une famille refondée dans un nouveau pays.

Vous pouvez, pour cela, me contacter[5] à l’adresse email:  geneapauzat1@gmail.com. Votre témoignage permettra d’évoquer et d’honorer ceux de nos ancêtres qui entreprirent cette aventure.
To do this, contact me at the email address: geneapauzat1@gmail.com
Your testimony will allow to honor those of our ancestors who undertook this adventure.
Para ello, pueden ponerse en contacto conmigo a la dirección de correo electrónico siguiente : geneapauzat1@gmail.com
Sus palabras nos permitirán evocar y honrar nuestros antepasados, aquellos que emprendieron esta aventura. 

Prochain article prévu :         

Les Pauzat qui émigrèrent
3e partie : que sont-ils devenus?

[1] Cet identifiant permet de retrouver la personne dans les arbres et les listes présentés sur les sites dédiés :
http://sites.google.com/site/geneapauzat
http://sites.google.com/site/ancestrypauzat/
[2] ce dernier, originaire de Castelnaudary, est le fondateur de la branche marseillaise, il eut un autre fils qui mourut lors de l’assaut des Tuileries en 1792 et un troisième qui fut tué « aux frontières ».
[3] En août 1791, commence l'insurrection des esclaves dans le nord de Saint-Domingue.
Le 4 avril 1792, l'Assemblée législative française élève au rang de citoyen tout homme de couleur libre et envoie le commissaire Rochambeau en Martinique pour faire appliquer cette loi.
Le 1er décembre 1792 arrive aussi le capitaine de vaisseau Lacrosse chargé par la Convention de faire triompher
[4] Rappelons que suite à l’article du 29-12-2011, nous pouvons suggérer un lien de ce dernier avec un Bernardo Pauzat, « chef d’exploitation », inconnu, résidant a priori à Madrid à la même époque.
[5] Ceci au choix, en français, anglais, espagnol ou en catalan, à l’adresse email : geneapauzat1@gmail.com
 Je rappelle que votre vie privée sera protégée, car vous seuls décideraient de ce qui sera publié et que votre adresse email ne sera pas communiquée.

3 avril 2012

Les Pauzat qui émigrèrent (1ère partie) : Pourquoi émigrèrent-ils ?

Je dédie cet article à tous les Pauzat[1] qui émigrèrent un jour, ainsi qu’à leurs descendants contemporains, ceux qui perpétuent aujourd’hui ce patronyme et ceux qui ne le portant pas, ont eu une aïeule dont c’était le nom et dont le souvenir s’estompe peu à peu.
J’espère qu’ils ont tous conservé la mémoire de leurs racines et … qu’ils lisent ce blog.

Cette première partie est consacrée à présenter les différentes raisons qui poussèrent nos ancêtres à prendre un jour la décision, certainement difficile, de quitter leurs villages et leurs familles. Bien sûr, souvent ils étaient jeunes, inconscients de ce qui les attendait et fortifiés par les messages flatteurs qui leur parvenaient (lettres d’un parent déjà parti, harangue d’un recruteur passé dans leur village, causeries le soir à la veillée, au coin du feu, ..).

Au cours des articles de ce blog, nous avions vu que de nombreux Béarnais partaient en Espagne qui manquait de main-d’œuvre, puis revenaient régulièrement chez eux. Ainsi, dans certains villages, le tiers des hommes partaient durant 8 à 9 mois de l’année, se spécialisant dans les métiers de bergers, hongreurs (castreurs), forestiers, tondeurs, etc. Ils allaient jusqu’à Valence et en Andalousie, où de nombreux béarnais ne revinrent jamais et firent souche (nous ignorons, à ce jour, s’il eut un Pauzat parmi eux).

Arrivée des émigrants à New York, passant par le centre d'accueil Ellis-Island
Par contre, le départ vers les Amériques, à partir du 18e siècle, s’inscrit dans le flux migratoire des populations européennes, celui-ci étant causé principalement par les différents bouleversements de l’histoire de ce continent.
Tout d’abord en France, les raisons économiques consécutives aux conflits avec les pays voisins et aux guerres de religion, l’inégalité devant l’impôt[2], les années de famine suite aux mauvaises récoltes, les hivers rigoureux, les épidémies, furent la cause majeure de ces émigrations.
En second lieu, nous avons la situation particulière des cadets de chaque famille qui ne peuvent pas accéder à la propriété des terres (droit d’aînesse). 
L’exemple le plus représentatif de la concomitance de ces deux dernières causes est celui de Jean-Baptiste Pauzat Zúñiga, cinquième enfant d’une famille d’Issor dont nous avons déjà parlé dans ce blog. Il a 20 ans, en cette période de la Révolution française, sans espoir d’avoir une terre à lui,  la situation du pays est catastrophique, c’est la période où la « Terreur est mise à l’ordre du jour » avec ses listes de suspects à guillotiner, le clergé est pourchassé, les armées ennemies sont aux frontières.
En troisième lieu, quelques décennies plus tard, il faut ajouter le désir d’échapper à un service militaire long et souvent injuste dans sa forme de recrutement : la Conscription[3]. Les boucheries des guerres napoléoniennes (plus de 2,5 millions de morts, dont 1 million côté français, les récits faits par les survivants revenus chez eux) ont écœuré pour longtemps les jeunes à porter les armes.
Affiches vantant la réussite des émigrés qui se sont expatriés et proposant la traversée de l'Atlantique

Enfin, le quatrième facteur est le prosélytisme des organisations[4] incitant la population à franchir les océans pour aller s’implanter dans les terres « vierges » réclamant de la main-d’œuvre. Les années 1875-1890 ont marqué l'apogée de cette émigration.
Les pays demandeurs avaient ouvert en France des agences d’immigrations et embauché des recruteurs. Ce métier d’agent recruteur, très actif par exemple en Béarn, semble être né des opportunités pour les navigateurs transporteurs de marchandises de rentabiliser leurs voyages en prenant des passagers.
Une page du registre de Laplace et photo de passagers émigrants 

« Un natif du Béarn, Jean-Baptiste Laplace, a été l’un de ces recruteurs. Au départ, il est lui-même un émigré pour insoumission qui en 1863 est en Argentine et qui en 1868 parvient à rentrer en Béarn pour se faire juger et pour « racheter » un remplaçant.
Il a laissé dans ses registres, dès 1879,  les relevés des coordonnées des passagers qu’il faisait embarquer. Il tire ses revenus d’un pourcentage qu’on lui accorde sur chaque passage payant. Il est fort probable que l’un des Pauzat émigrés ait profité de cette filière.
Les descendants d'émigrés qui ont entendu les récits de ces voyages affirment souvent que l'aïeul, ou l'aïeule parfois, était parti « en sabots, le baluchon sur l'épaule et pour payer le prix du passage, avait travaillé sur le bateau ».
Les départs des Béarnais se faisaient le plus souvent par le port de Bordeaux ou de La Rochelle, mais certains par Le Havre (destination New York) ou les ports espagnols. On sait, par exemple, que Jean-Baptiste Laplace accompagnait (ou faisait accompagner) les émigrants à destination de La Havane, jusqu'à Irun pour aller prendre un bateau à Santander ou aux Pasajes de San Sébastien ».
La création des Compagnies maritimes a ainsi développé le métier et multiplié les agents recruteurs qui sillonnaient les campagnes, fréquentant les marchés et les foires, les sorties de messe et les enterrements. Le nombre de candidats à l'embarquement semble s'être accru rapidement pour devenir des plus importants vers la seconde moitié du 19e siècle, et surtout, au niveau européen, au début de 20e siècle[5] ce que nous allons vérifier aussi dans la seconde partie de cet article.
  
Prochain article 
Les Pauzat qui émigrèrent (2e partie) : Qui sont-ils ?

Nota : Si l'un de vos ancêtres a émigré et si vous souhaitez faire une remarque, citer une anecdote, envoyer une photo à son sujet, n’hésitez pas à me les faire parvenir à l’adresse : geneapauzat1@gmail.com
Ces témoignages, avec votre accord, seront alors diffusés dans ce blog.
Langues acceptées : français, anglais, espagnol, catalan.

[1] Et les autres patronymes d’origine ou dérivés : Pausat, Pouzat, etc.
[2] Seuls les roturiers devaient assumer l’impôt. Le clergé, qui possède 10% des terres, ne paye pas d’impôt, mais en perçoit des paysans qui doivent fournir 3 à 15% des récoltes. La noblesse, qui possède 25% des terres, ne paye pas d’impôt, mais a le droit de lever les siens.. à ceux-ci s’ajoutent les impôts royaux, toujours payés par les paysans et les autres représentants du bas peuple !
[3] C’est la Conscription qui semble avoir provoqué le plus de départs et plus particulièrement après les guerres napoléoniennes et sous la Restauration. Les guerres de la période révolutionnaire « consommaient » beaucoup d’hommes. Pour y remédier, une loi fut votée en 1798, la loi Jourdan, afin de permettre la réquisition des hommes en âge de se battre. Chaque homme, l’année de son vingtième anniversaire, devait s’inscrire sur les listes de Conscription. Si le numéro associé à son nom était tiré, il était aussitôt enrôlé dans l’armée pour un service militaire dont la durée a été jusqu’à sept ans !
[4] Les offres des agences d’émigration ont facilité beaucoup le départ des jeunes gens voulant échapper à la Conscription qui espéraient par la même occasion améliorer leur situation économique.
[5] Les immigrants venus des régions agricoles d'’Europe, chassés par la pauvreté ou la violence voient leur nombre augmenter considérablement, celui qui passe par Ellis Island enfle jusqu’à atteindre 800 000 (!) pour la seule année 1914.