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25 octobre 2011

À la recherche … de la durée de vie des PAUZAT

Alors que nous vivons une époque privilégiée concernant notre espérance de vie qui n’a jamais été aussi grande, il me semble intéressant de se tourner vers le passé pour examiner ce qu’il en était pour nos ancêtres.

Le nombre d’individus recensé dans la base de données « généalogie des PAUZAT » est actuellement proche des 2000 individus, mais si nous souhaitons en examiner leur durée de vie, leur nombre est plus limité (environ 560), car ne peuvent être pris en compte que ceux dont nous connaissons simultanément les dates de naissance et de décès.
Malgré le nombre faible d’individus dont nous disposons, il est séduisant de tenter « l’aventure mathématique » qui permettrait d’atteindre notre objectif. Il suffit pour cela, de calculer les moyennes d’âge au décès (en effectuant la somme des âges et en divisant ce résultat par le nombre d’individus).
Mais si les mathématiques sont une science exacte, ceci ne garantit pas la pertinence de ses résultats, tout dépend des valeurs et des hypothèses initiales, en particulier, quand on effectue des opérations sur les âges d’une population.
C’est ainsi que devant l’incohérence de certains de mes résultats, j’ai découvert que mon objectif était irréaliste. L’explication de l’impossibilité de trouver un résultat satisfaisant dans la recherche de l’évolution de la durée de vie d’une population donnée est expliquée dans le livre de Baehrel René : « Stastitique et démographie historique : la mortalité sous l'ancien régime. Remarques inquiètes. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 12e année, N. 1, 1957. pp. 85-98 ». Cet ouvrage dont l’extrait qui nous intéresse est visible sur le Net ( www.persee.fr/web/.../ahess_0395-2649_1957_num_12_1_2603), dénonce les résultats trompeurs des méthodes statistiques portant sur le calcul de l’évolution de la mortalité dans une population donnée et explique la cause des erreurs inhérentes à de telles méthodes :
« … Il eût mieux valu ne pas commencer, car statistiquement parlant, l'âge moyen au décès n'a pas de sens. C'est la statistique graphique, une fois de plus, qui montre la vanité de ces opérations ».
Ainsi, en entreprenant cette recherche, je n’ai pas découvert ce que je cherchais initialement, mais j’aurais appris les limites des statistiques en démographie. J’aurai donc pu ne pas diffuser cet article, mais … autant que vous partagiez avec moi cette aventure.
En voici donc le contenu :
1- Évaluation de la durée de vie : à partir de la moyenne de durée de vie de ces 560 individus, sur des périodes successives de 50 ans.
Le graphique ci-dessous, erratique[1], est indiqué ici à titre de curiosité.

Seule la dernière période (première moitié du 20e siècle) semble proche de la réalité.
2- Pyramide des âges : au moment du décès.
Ce calcul est réalisé sur l’ensemble des individus des deux sexes, nés sous l’Ancien Régime, et même si ce résultat n’est pas rigoureusement exact (seulement 325 individus), il est cependant suffisamment représentatif pour dégager les spécificités propres à cette époque.
Voir le graphique ci-dessous[2]
Cette pyramide classique en courbe de Gauss[3] se différencie de celle qui nous est propre, essentiellement, par la mortalité infantile et aussi par l’âge maximum d’espérance de vie qui est bien inférieur à celui actuel.
On peut lire que sous l’Ancien Régime :
« La mortalité ordinaire est marquée par les taux très importants de mortalité juvénile et infantile. Près de la moitié des enfants meurt avant l'âge adulte. La moitié de ces enfants trouve la mort avant un an, souvent les premiers jours ou premières semaines après la naissance. Les maladies de l'enfance (rougeole, rubéole, varicelle, oreillons, coqueluche) sont souvent mortelles. Les enfants sont aussi touchés par les accidents, les parents ne pouvant pas les surveiller: noyades, piétinements par les animaux, insolations, etc.
Une fois l'âge adulte atteint, un individu peut espérer vivre quarante ans. Un quinquagénaire est déjà un vieillard. La mortalité des femmes en couches est de 1 à 2 %, taux faible, mais non négligeable, un peu plus élevé que celui de la mortalité par les accidents du travail chez les hommes. Hommes et femmes sont égaux devant les maladies : rage, affections pulmonaires, tumeurs cancéreuses... On vit en moyenne plus longtemps dans les milieux aisés que dans les milieux pauvres, grâce à une meilleure nutrition, la possibilité de déménager et un habitat plus confortable (pas d'entassement dans les quartiers insalubres)… Au XVIIIe siècle, l'ombre de la mort recule, elle devient moins obsédante. La mortalité infantile diminue, sans qu'il faille pour autant exagérer ce phénomène : au début du XIXe siècle, l'espérance de vie des Français est de 36 ans »[4].

En conclusion, la recherche de l’évolution de la durée de vie de nos ancêtres est à appréhender avec prudence et modestie. L’absence de fiabilité de ces calculs nous empêche, à notre échelle, de savoir si les PAUZAT vivaient plus ou moins longtemps que la moyenne de leurs contemporains et si les fluctuations de ces durées de vie étaient en adéquation avec les évènements historiques de leurs époques (guerre, famine, épidémie ou a contrario, récolte abondante, période de paix, ..). Laissons donc aux démographes le choix de la méthode et le soin de manipuler ces statistiques. 


[1] Instable, inconstant, imprévisible
[2] Habituellement, cette pyramide est représentée verticalement en séparant les deux sexes et s’applique à la population vivante.
[3] Carl Friedrich Gauss (1777-1855) est un mathématicien, physicien et astronome allemand. On doit notamment à cet important et prolifique savant la loi de Gauss ou loi normale donnant la probabilité d’une variable aléatoire continue et dont la courbe de distribution a la forme d’une cloche.
[4] La population française sous l'Ancien Régime, Auteur : Belisaire

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