La branche marseillaise des PAUZAT compte deux révolutionnaires fédérés ayant fait partie des volontaires partis à Paris pour sauver « la Patrie en danger » !
Henri PAUSAT est né le 26 octobre 1736, sa famille étant originaire de Castelnaudary dans l’Aude, il est pêcheur puis patron de ponton à Marseille où il se mariera en 1770 et eut 5 enfants, tous mâles, dont seulement le dernier Antoine Henry PAUZAT, né en 1781, aura une descendance[1].
Parmi les quatre autres, relevons que le premier fut « tué par les nègres en Martinique » vers 1790/91, le troisième fut estropié et le quatrième « tué aux frontières » en 1789.
Quant au deuxième, François Barthélémy PAUZAT, il naquit à Marseille le 4 janvier 1773.
Pour des raisons que nous ignorons, il s’engagea avec son père en 1791 dans la Garde Nationale (2ème Bataillon, 5ème Compagnie « Escarnier ») avec les 500 volontaires marseillais qui firent le trajet vers Paris.
Le 5 juillet 1792, l 'Assemblée déclare la nation « en danger ». Tous les citoyens en mesure de prendre les armes et de servir dans la Garde nationale sont placés en service actif. Des piques sont distribuées à ceux qui ne peuvent se procurer d'armes, et des drapeaux sont placés dans les espaces publics, avec ces mots : « Citoyens ! La Patrie est en danger ! »
Le 30 juillet, les fédérés marseillais arrivent à Paris. Leur secours a été réclamé en hâte par un jeune avocat de Marseille, Barbaroux, étroitement lié avec les Girondins. Ils sont accueillis place de la Bastille et conduits à un banquet aux Champs-Élysées. Ils traversent ainsi tout Paris, drapeau déployé, sans doute en chantant ce Chant de guerre pour l'armée du Rhin qui s'appellera la Marseillaise[2].
« Tôt dans la matinée du 10 août[3], les insurgés assaillent les Tuileries. L'avant-garde des faubourgs, composée de fédérés marseillais et bretons se déploie sur le Carrousel, tournant ses canons contre le château.
Représentations des combats
Sur la place du Carrousel, devant le palais, l'émeute enfle. Une porte est malencontreusement ouverte. Un flot de sans-culottes s'y engouffre. Les gardes suisses ouvrent le feu et provoquent un reflux éperdu vers le Carrousel.
Fauchés presque à bout portant, les émeutiers évacuent la place. Ils semblent près d'abandonner la partie. Mais vers dix heures, un groupe de volontaires marseillais parvient à s'introduire à l'intérieur des Tuileries. Le combat reprend de plus belle ».
C’est sans doute à ce moment que François Barthélémy PAUZAT, non loin de son père, est tué[4]. Son nom figure désormais aux Tuileries sur la plaque de marbre commémorative de cette journée.
monument dressé dans les catacombes à Paris sous les Tuileries
Plaque commémorative
Nous ne saurons jamais quelles furent les motivations de ce père et de son fils, le premier abandonnant son travail, sa femme et ses enfants à Marseille.la Révolution française et qui aurait pu s’appeler « l’été français ».
Prirent-ils conscience, comme une grande partie des Français, que la patrie était alors en danger et qu’il était aussi temps d’abolir les privilèges exorbitants de certains ?
François mourut donc à 19 ans dans une grande aventure que l’on nommera [1] Dont le peintre d’aquarelles Marius PAUZAT et le naturaliste Henri PAUZAT
[2] À l’origine chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la Marseillaise s’est imposée progressivement comme un hymne national. Elle est écrite par Rouget de Lisle en 1792 comme le "Chant de guerre pour l’armée du Rhin". Ce chant est repris par les soldats de Marseille participant à l’insurrection des Tuileries à Paris le 10 août 1792. Son succès est tel qu’il est déclaré chant national le 14 juillet 1795.
[3] « La journée du 10 août 1792, décisive pour la Révolution, est, après le 14 juillet 1789, la plus importante des grandes journées révolutionnaires. La plupart des historiens la qualifient de seconde Révolution ».
[4] Il y eut parmi les insurgés entre 200 et plus de 400 morts (dont 316 tués et blessés parisiens)
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