Il y a peu de temps, un parent éloigné de Marius PAUZAT m’a contacté pour connaître un peu plus les liens qui le rattachaient à cette personne devenue célèbre pour ses aquarelles consacrées aux paysages des environs de Marseille.
Sa démarche m’a
fait prendre conscience de l’absence d’article le concernant, alors que grâce à
son œuvre artistique il avait transmis notre patronyme à la postérité.
En 1832, Marius naît au sein d’une famille de douze enfants, issue de la branche marseillaise du berceau Languedoc[2]. Comme son frère aîné, il héritera de la charge de portefaix[3] léguée à chaque nouvelle génération depuis son grand-père.
Probablement, il a entendu ses parents évoquer leur aïeul Henri qui, après une carrière militaire, avait quitté sa
terre natale pour s’établir à Marseille vers 1769, comme marin pêcheur puis patron
de ponton. Depuis, et après les soubresauts de la période agitée de la fin
de ce siècle, la majorité de sa descendance embrassera le métier de portefaix[4].
En 1858, il se marie avec Rose Olympe CARLE, avec qui il a eu 4 enfants :
Henri Pierre en 1859,
Honorine Marthe en 1861
Marthe Pauline PAUZAT en 1862
Pierre Paul PAUZAT en 1864
Pendant cette première étape de sa vie, il vivra de son métier à Marseille :
- en 1859, au 95 du Vieux Chemin de Rome,
- puis de 1861 à 1865, au 44 de la rue Monteaux.
À partir de 1870, il habite 3 rue des Vignerons. C’est à partir de cette époque qu’il fut reconnu comme peintre paysagiste provençal et qu’il entama une nouvelle étape de sa vie.
Il sera dit de lui :
« Il avait débuté de bonne heure dans le dessin, autant que pouvait lui permettre sa profession de portefaix. C’est le dimanche qu’il se livrait à sa passion favorite, en crayonnant ou peignant les coins les plus pittoresques de notre Port Vieux et de notre littoral.
Plus tard, sur les conseils d’amis qui avaient deviné en lui un tempérament de poète et d’artiste, il abandonna son état de portefaix pour se livrer exclusivement aux charmes de l’aquarelle[5].
Et depuis, il n’y a pas de coins de nos quais, de notre Corniche, de la plage ou des banlieues de Marseille, où il ne soit assis, sa boîte de couleurs à la main ».
On ne saurait énumérer ses œuvres, même les principales, leur nombre est incalculable et il n’est pas de collection à Marseille qui n’en compte quelques-unes. Cependant, on pourrait rappeler La Vieille Chapelle de Montredon (salon de 1883), L’Avant-Port de la Madrague (1882) ; La Roche-Percée (1884) ; L’Étang de Berre (1885).
Il présentera ses œuvres dans plusieurs expositions où il bénéficiera de critiques élogieuses. Citons :
- exposition départementale du Cercle Artistique du 2 mai 1880 à Marseille : « M. Pauzat expose une jolie aquarelle : la « Plage ». C’est aéré, doucement lumineux et délicat ».
- exposition du 29 mai 1886 à Marseille : « M. Pauzat, excellentes aquarelles, l’une représentant un Bord d’étang, peint avec la plus grande vérité ; c’est la nature prise sur le fait, cette étude n’a rien de conventionnel de l’aquarelle ».
Son influence grandissante le conduira à former à son tour des élèves comme ceci est précisé dans les catalogues de l’Association des artistes marseillais :
« Joanny Dubief se présente également comme un élève de l'aquarelliste Marius Pauzat ».
Le concernant plus personnellement, on disait de lui :
« C’était avec cela un brave homme, doux et presque timide, et qui garda toujours, malgré sa réussite, sa souriante bonhomie et sa paisible modestie ».
Aujourd’hui, Marius PAUZAT est passé à la postérité et son œuvre reste toujours vivante.
Note : s’il n’a pas eu, comme Edmond Rostand, une plaque déposée à Marseille sur la façade de la maison où il vécut, une rue d’Arles porte néanmoins son nom.
[1] Les paysagistes provençaux du XIXe siècle sont en général englobés sous la dénomination "d'École provençale". Cette école n'étant en somme qu'une succession d'ateliers de relations amicales, de rencontres de camarades dont Marius Pauzat faisait partie.
[2] Castenaudary
[3] Personne qui porte des fardeaux ; porteur
[4] Voir l’article du 23/02/2018 consacré aux PAUZAT portefaix à Marseille
[5] d’abord comme autodidacte, puis comme élève du peintre provençal Joseph Guitton (1849-1911).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire